Poussiéreux, angoissant, sinistre: peut-être pour vous, mais pas pour moi. Le cinéma de Black Valley est devenu mon sanctuaire. Je pense que je ne l'ai jamais vu ouvert, aussi loin que je me souvienne, le cinéma a toujours été désert emprunt de cette atmosphère lugubre qui fait que peu de personnes osent s'y aventurer. J'ai mis pas mal de temps à savoir comment fonctionnait les bobines, comment accéder à la salle de projection et décrasser ce vieux matériel couvert de poussière mais une fois cela fait, j'ai pris l'habitude d'y venir régulièrement pour revoir sur grand écran malgré la mauvaise qualité, mes films préférés, Moulin Rouge, Shining, Virgin Suicides et bien d'autres.

Aujourd'hui, alors que je sortais de chez moi, mon choix était déjà fait, j'allais regarder une énième fois, le sublime Chicago. Il devait être 20 heures quand j'ai claqué la porte de la maison avant de me mettre en route; Je suis arrivée rapidement, ne m'étant pas une seule fois arretée en chemin. A black Valley il n'était pas très prudent de s'attarder dans les ruelles sombres et j'avais pour habitude de tracer ma route sans parler à personne.

Une fois à l'intérieur, j'avais posé mes affaires dans la salle et m'était rapidement dirigée vers la salle de projection. Je grimaçai légèrement en voyant que les derniers spectateurs n'avait pas autant de respect que moi pour le septième art et me mettait à la recherche de la bobine de Chicago. Une fois trouvée je la plaçai dans la machinerie avant de la mettre en route. Un sourire fin éclaira mon visage quand je vis apparaitre le générique sur le grand écran. Rapidement et pour ne pas manquer une seule seconde de ce chef d'oeuvre j'avais courru jusqu'à la salle et c'est avec plaisir que je pris la place sur le siège du milieu dans la rangée centrale. La place idéale. Je décidais de garder ma veste en cuir sur moi, la salle n'étant pas chauffée, il y faisait assez frais. JE me mis à l'aise, détachant mes cheveux et posant mes cheveux sur le siège avant et profitai enfin de mon petit plaisir


C'était surement mon passage favoris du film,mais pour une raison obscure je n'arrivais pas à me concentrer, une vision trouble venait entraver mon moment de détente. Quand enfin je pu percevoir ce qui allait se passer je soupirais. La personne que j'avais vu dans ma vision était déjà entrée dans la salle.

- Je serais déçue de manquer ce passage, c'est mon favoris ... Jonhatan c'est ça?

Jonathan Bass, ma famille m'en avait parlé. Leur famille n'étaient pas dgne de confiance apparement et je devais me méfier. Mais bon, je n'avais jamais couté mes proches alors pourquoi commencer maintenant.

- Je pense que tu trouveras facilement une place de libre

dis je toujours sans le regarder.

Parfois, alors que le temps importunait mes habituelles promenades en forêt, il m’arrivait de m’aventurer à la découverte d’anciens bâtiments de Black Valley. Je me levai doucement de mon lit et, comme mon pressentiment me l’avait indiqué, le temps était vraiment maussade aujourd’hui. A quoi allais-je dédier cette journée ? Je m’habillai en toute vitesse et sortit de la maison. Je marchais dans les ruelles encombrées de boue, sous une pluie tropicale, vagabondant vers une destination encore inconnue.

Les heures s’étaient écoulées et le soir s’était furtivement approché. Je commençais à me sentir seul dans cette ville et, je ne pouvais le nier, Vancouver me manquait. Toutefois, j’avais prévu pour cette soirée une certaine consolation à cet ennui perpétuel. Ce matin-même, en allant au White Horse, une idée m’était venue : aller au cinéma. Je n’en avais entendu que quelques échos, comme quoi il était délaissé dans un état déplorable ; cependant ma curiosité me poussa à aller le visiter.

Je poussai la vieille et lourde porte du cinéma. Elle s’ouvrit en un gémissement qui me fit frissonner. L’obscurité des lieux me rappelait un souvenir bien lointain ; un jour, alors que je ne devais pas avoir beaucoup plus qu’une dizaine d’années et que je me promenais près des hautes falaises de Vancouver, j’avais découvert une grotte. A ce temps là, ma curiosité faisait déjà partie de mes pires vices. Je n’avais pu éviter d’y entrer et de laisser ma curiosité l’emporter. Ces lieux étaient tellement sombres que j’avais cru entrer dans les Enfers terrestres. Chaque pas supplémentaire m’avait évoqué une certaine peur, mon souffle s’était violemment accéléré. Encore aujourd’hui je me rappelais de cette fin d’après-midi qui avait pris un tournant repoussé. En entrant dans le cinéma, cet événement transcenda farouchement mes pensées, ne me laissant malheureusement pas indifférent. Allais-je faire le pas de plus ?

Une odeur chatouilla mes narines singulièrement. Je crus apercevoir les anciennes caisses dans la pénombre de cette salle. J’avançai prudemment. Je me demandais quelles étaient les raisons que ce cinéma soit encore fermé. Cela amuserait les villageois et un peu de gaité viendrait alors effleurer ces âmes prisonnières de cette ville fantôme. Quoi qu’en soit le motif de sa fermeture, j’eus envie de le rouvrir. Un éclat de lumière dans ces ténèbres profondes ne ferait probablement pas de tord. Toutefois, les clefs n’étaient pas entre mes mains.

Je continuai d’avancer soigneusement. Chaque pas me rapprochait des portes que mes yeux convoitaient, les portes de la salle un. Je ne savais pas exactement ce que je venais faire par ici, puisque le cinéma était fermé et que, de ce fait, je n’aurai pas la possibilité de regarder un quelconque film. Néanmoins, c’était encore une fois ma curiosité qui m’avait emmené ici, toujours avide de nouvelles découvertes. Elle n’en avait jamais assez, elle désirait toujours davantage, m’entrainant dans des horizons incertains et parfois périlleux. Mais que pourrais-je faire ? Lutter contre une partie de moi-même était bien trop dur. Plus les jours passaient, plus je me résignais à la raison que je resterai indéfiniment quelqu’un de curieux et que vouloir changer ce que la nature m’avait assigné serait en quelques sorte un crime. Mes yeux commençaient progressivement à s’acclimater à la noirceur du cinéma. Je n’étais plus qu’à quelques mètres des portes que je perçus des bruits provenant de la salle. Ma curiosité s’impatientait et fit augmenter le rythme de mes pas. Pour la première fois, je pensai à l’idée que je n’étais peut-être pas seul dans cet établissement …

Je déposai calmement mon oreille gauche contre la porte en bois qui commençait à pourrir. Je retins ma respiration afin d’entendre le mieux possible. Après quelques secondes seulement, je reconnus le titre du film qui était en train de passer. Je poussai légèrement la porte et la laissai entrouverte. Sur le haut écran qui siégeait sur le mur en face de moi, je pus distinguer un mot.

Chicago.


Je ne m’étais pas trompé. Je marchai quelques mètres, tout en furetant la salle. Une voix m’assailli rapidement, me désorientant complètement. Assise sur un siège plus ou moins au milieu de la salle, se trouvait une jeune femme. Son visage ne me disait rien cependant j’aurais pu parier que c’était une Anderson. Une certaine intuition. Me trompais-je ? J’en doutais. C’était son passage préféré ? Je me tournai vers l’écran et regardai en silence durant quelques instants. Etrangement, c’était également mon préféré. Après une courte hésitation, elle prononça mon nom. Je tournai la tête vers la jeune femme ; alors comme ça, elle me connaissait ? Etrange …

Je me perdis quelque peu dans mes pensées, comme à mon habitude. J’oubliai pendant un instant que j’étais au cinéma, dans cette salle dans laquelle était en train de passer Chicago, seul avec une femme qui m’était inconnue. Je parcourais des vastes étendues vierges. Je me sentais libre à nouveau. J’étais hors de cette ville inhabituelle, je volais. Brusquement, mon esprit fus rapatrié à mon corps et j’étais à nouveau debout, à l’entrée de la salle. La jeune femme fixait l’écran sagement, sans mot. Soudain, d’une faible voix cristalline qui résonnait magnifiquement bien dans cette salle vide, elle m’interpela, sans pour autant détacher son regard du film. Me prenait-elle pour un de ces idiots humains qui arpentaient la ville ? Comme si je ne voyais pas qu’il y avait de la place ! Je fis un signe de tête dans le vide puisqu’elle ne me regardait pas. J’avançai un peu. Je m’éclairci la gorge doucement puis, après une seconde d’hésitation, dis :

• Apparemment, vous connaissez mon nom. Par contre, moi j’ignore totalement le votre.

Plus je me rapprochais, plus je reconnaissais en elle les traits des Anderson. Dans quelle situation étais-je en train de plonger ? Quels pouvoirs possédaient cette charmante créature ? Auparavant, j’ai déjà eu affaire avec quelques membres de sa famille, tous aussi sombre les uns que les autres. Je croisai son regard et aperçus une lueur différente qui ne m’inspirait qu’intimidation.

Toutefois, je continuais mon chemin, ne quittant pas la route tracée. Parfois, il m’arrivait à penser que cette voie prédéfinie n’était peut-être pas fiable. Quoi qu’il en soit, je ne me retournais pas, quel qu’en soit le challenge. Je m’assis alors à côté de la jeune femme, sans rien dire. Je tournai la tête vers l’écran et plongeai en silence dans le film …

Une sourire fin se figea sur mon visage alors que je ne loupais pas une miette du film. Une ambiance étrange reignait dans la sombre salle alors qu'il me demandait mon nom. Il aurait pourtant du s'en douter, ou alors ne voulait-il qu'une confirmation. Je le sentais s'aprocher sachant d'avance qu'il prendrait place à mes cotés. A vrai dire j'avais déjà pris sur moi de placer mes affaires à ma droite, laissant ainsi le siège à ma gauche vaquant.

- Deanna Anderson .. Ca me déçois, je pensais être un peu plus connue que cela dans le coin.

Je soupirais exagérément puis d'une main lasse plaçais mes cheveux en arrière avant de me tourner pour la première fois vers lui.

- J'ai certainement dû présumer de ma célébrité.

Je souris à nouveau avant de tourner de nouveau mon intérêt vers le film de mauvaise qualité du aux nombreuses années passées dans la poussière de la salle de projection, mais assurément épique et irremplaçable.

Au final, je n'arrivais pas à me concentrer sur le film. Ma curiosité légendaire l'emportait encore et bien entendu cela concernait la famille Bass. Depuis leur arrivée en ville, ma famille ne cessait de me mettre en garde contre eux. A croire qu'ils n'avaient toujours pas compris mon mode de fonctionnement car à force de me mettre en garde sans aucune explication valable et construite, ma curiosité s'état étendue et maintenant que j'avais l'occasion d'avoir des réponses à mes questions je n'allaient pas lacher l'affaire.

- Tu n'as pas vraiment l'air si dangereux que ça!

Dis-je sans préambule avant de rabattre mes pieds sur le sol. Je réfélchis un instant puis ajoutais:

- Ma famille semble croire que vous n'êtes pas fréquentables pour une pauvre jeune fille innocente comme moi, et je ne suis pas censé t'approcher, ni même aucun membre de ta famille d'ailleurs.

Et là était le problème. J'étais toujours trop jeune, trop inexpérimentée et insouciante selon mes frères et soeurs mais leur ignorance dépassait de loin leur manque de confiance en moi. J'étais chaque jour de plus en plus forte et je m'entrainais dur, je n'avais rien d'une sorcière de bas niveau et ils continuaient à douter de moi.

Je ne savais pas trop quoi faire, ni même quoi dire. Je remerciais le silence qui planait pour l’instant dans la salle, seulement perturbé par les répliques du film. Je m’étais assis à sa gauche et je regardais attentivement l’écran. Cependant, j’ignorais toujours qui elle était. Comme pour répondre à ma question intérieure, elle prit la parole.

« Deanna Anderson ... Ca me déçoit, je pensais être un peu plus connue que cela dans le coin. J’ai certainement dû présumer de ma célébrité. »

Je ne dis rien. Je n’avais jamais entendu parler de cette femme. Une autre Anderson alors … Il me semblait que Black Valley en était plein à craquer, Anderson par ici, d’autres par là. Je ne savais pas combien ils étaient, je savais juste qu’ils étaient redoutables. Était-ce correct de rester dans les environs ?

• Cela ne fait pas longtemps que je suis arrivé. Et désolé, mais je n’avais jamais entendu parler de toi.

Je me replongé dans le film, sans rien ajouter de plus. J’avais cru que j’allais pouvoir continuer à le regarder sans interruption, cependant Deanna en avait apparemment décidé autrement. Son affirmation me désempara, fracassant l’équilibre, bien qu’instable, que je m’étais posé. Pourquoi aurais-je dû avoir l’air d’être dangereux ? Cette soirée, je voulais la passer calmement, sans questions fulgurantes et propos désaxé. Je désirais la passer au calme, loin de ces querelles incessantes qui perturbaient tant mon quotidien.

Ne pas nous approcher, nous les Bass ! Cette idée me révulsa. Qu’est-ce que les Anderson racontaient à leurs jeunes progénitures afin qu’ils haïssent les loups-garous autant qu’eux ? Je ne le savais pas mais j’espérais bien mettre fin à ces rumeurs que ces maudits sorciers faisaient voyager dans leurs camps.

• Je ne sais pas de quelle façon les autres membres de ta famille nous on décrit, nous les Bass, toutefois quoi qu’il en soit, c’est totalement faux ! Nous sommes juste ... différents.

Je n’avais pas envie d’ajouter quelque chose bien que j’aurais pu faire un discours de deux heures sur ce sujet. Alors je me tus, laissant mon regard s’éloigner dans la salle. Une réplique du film ramena mon esprit dans mon corps et je l’écoutai. C’était dommage, j’aimais bien ce film, mais je ne pouvais le regarder la conscience tranquille. J’étais assis à côté d’une sorcière ! Qui sait, à tout moment, elle aurait pu sortir ses griffes alors que j’étais paisiblement assis, en train de regarder ce film, sans aucune barrière de protection. Si je m’abandonnais dans Chicago, je deviendrais alors vulnérable. C’est alors avec une attention particulière que j’essayai de garder mes réflexes vifs.

J’avais envie d’un autre sujet de conversation. Ces temps-ci, tout tournait autour de cette histoire de clan et cela commençait à m’exaspérer. Tant de querelles, de combats, de disputes, de rumeurs ainsi que de préjugés inutiles ! Pour une fois, j’avais envie d’une conversation normale, comme celles que j’avais eues à Vancouver.

• Tu viens souvent ici ? Je ne savais pas qu’il était encore possible de regarder des films, j’étais juste venu par curiosité.

Elle ne m’écoutait que d’une oreille, plongée dans le film qui, apparemment, lui plaisait. Je ne savais pas exactement si je la dérangeais, si je l’importunais ou au contraire que je la distrayais et amusais. Aucune remarque de m’indiqua son point de vue, alors je fis comme si elle passait un agréable moment, ce qui n’était pas vraiment mon cas malheureusement.

J'étais curieuse. Bien sur j'adorais ce film et en partant de chez moi, j'étais bien décidée à profiter de ce moment seulement maintenant que j'avais un membre de la famille Bass à côté de moi, j'espérais bien avoir quelques réponses à mes questions. Mes frères et soeurs ne me répondaient jamais à ce sujet là. Tout ce que je savais c'était que je ne devais pas m'approcher d'eux, qu'ils n'étaient pas dignes de confiance et que je devais m'en méfier. Naturellement, ce n'était pas le genre de réponse qui pouvait me convenir. Ainsi quand il me répondit, ma curiosité fut de nouveau réhaussée.

- Je ne sais pas de quelle façon les autres membres de ta famille nous on décrit, nous les Bass, toutefois quoi qu’il en soit, c’est totalement faux ! Nous sommes juste ... différents.

- Différents comment? Excuse moi si je peux te paraitre indiscrète mais on me cache beaucoup de choses et je n'aime pas être constamment dans l'ignorence.

J'avais quelques peu oublié le film et n'écoutait que de temps en temps quelques répliques naives de Renée Zelweiger qui simulait un malaise pour attendrir les foules de journalistes. Peut-être que ma curiosité finirait par me causer des problèmes, à vrai dire je n'en savais rien et je n'étais pas du genre à me retenir.

J'étaisasez étonnée de sa décontraction à mes côtés; En général les personnes extéireures à notre familles, plus particulièrement els Hopkins se mettait presque'instannément en position d'attaque quand il voyait l'n d'entre nous. Après tout, nous étion des sorcierset pas n'importe lequel. Mais lui non, il fixait l'écran l'air impassible à ma présence à ses côtés.

-Tu viens souvent ici ? Je ne savais pas qu’il était encore possible de regarder des films, j’étais juste venu par curiosité.

Je fus quelque peu surprise par sa question mais elle me fit néanmoins sourire et je me tournais un isntant vers l'écran avant de lui répondre.

- C'est mon lieu secret ... enfin façon de parler parceque maintenant il y a pleins de jeunes qui viennent sacager la salle de projection et poser leur doigts sales sur les bandes. C'est mon père qui m'a montré cet endroit uand j'étais petite, d'aussi loin qu je me souvienne, ça a toujours été fermé et en ruine mais on a touvé quelque bande dans la salle du fond et on a retrouvé quelques vieilles bandes. Je viens de temps en temps

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