Le caractère d’Avery ? Traitée la de Bitch et vous aurez un peu près sa description. Mais pour approfondir, disons que la jeune femme n’a rien d’une gentille petite fille. C’est un démon qui ne se cache pas. Cette fille peut vous faire n’importe quoi parce qu’elle sait manipuler. Mais avant tout, elle ne parle pas à n’importe qui. Elle est très snob, elle est riche, alors pourquoi s’adressait à ceux qui son pauvre ? Les riches parlent avec ceux qui vont leur rapporter encore plus d’argents, donc des roches. Les pauvres sont juste à vos pieds pour vous sucez tout votre argent jusqu’à la moelle. Non, Avery ne fréquente pas n’importe qui, c’est sans doute pour cela qu’on dit snob, elle, elle verrait cela comme un signe d’intelligence mais chacun son avis. Ensuite, la brune est très égocentrique. Tout pour elle et rien pour les autres. Elle est le centre du monde et ne jure que par elle. Mais comprenez là, si elle ne se vante pas, qui le fera pour elle ? Ah, vous l’avez pas vu venir celle-là, aime toi avant d’aimer les autres. Voilà la règle. A trop vouloir aimer les autres, on se fait marcher dessus. Bon, peut-être qu’Avery s’aime un peu trop. En tout cas, elle garde tout pour elle et ne partage rien. Partager, c’est une devise de pauvre et elle n’est peut-être plus riche mais ce n’est pas pour autant qu’elle partagera le si peu qu’il lui reste. C’est une Wilson ! Elle est aussi très arrogante mais c’est dans la suite des choses. Comme elle se trouve supérieure, pourquoi devrait-elle respecter les règles ? Elle fait ce qu’elle veut quand cela lui chante. Elle est la princesse, les autres sont en dessous, toujours en dessous. En plus de cela, elle est orgueilleuse. Elle a toujours raison, elle est parfaite. La perfection existe, et pour la trouver, il faut se croire parfaite, alors oui, elle a de l’orgueil et ce n’est pas plus mal ! Elle est aussi sulfureuse, elle aspire le désir, l’envie, les pêchés et elle adore cela. Séductrice ? Oh que oui. Et dans tout cela, elle a bien une qualité (même si pour elle tous ses défauts sont des qualités). Elle est très blagueuse. Il suffit d’une phrase pour qu’elle fasse rire la société. Bon la plupart du temps, c’est en se moquant d’autres personnes mais voyez-vous, la société aime cela et la brune aussi…

Son physique ? Eh bien Avery est tout simplement magnifique, une bombe à l’état pur. Mesurant 1m67 pour cinquante kilos, elle fait tourner les têtes. Elle a les formes qu’il faut sans ressembler à une poupée gonflable. Svelte, élégante, sexy, elle a tout pour plaire. Et puis si ce n’est pas corps qui vous attire, c’est son visage, sa beauté de princesse. Sa peau est pâle et ne donne qu’une envie, la dévorer. Son doux visage aux traits fins montre sa fragilité. Son nez lui donne un air malicieux. Sa bouche pulpeuse la rend sulfureuse et ses dents blanches rendent son sourire éblouissant. Ses yeux quant à eux sont d’un bleu intense qui montre tout son caractère, sa force, sa volonté. Ils sont un puit profond dans lequel on se noit. Ses cheveux bruns, ondulés ou lisses, tombent dans son dos comme une cascade soyeuse. Oui, Avery est magnifique, comment lui résister ? On ne peut pas tout simplement, c’est un démon incarné !

Et voilà, les bouteilles de champagnes explosent, des cris retentissent dans la pièce, des confettis tombent du plafond, la joie envahit les occupant de la pièce, une atmosphère euphorique règne, c’est la nouvelle année. Adieu l’ancienne année où tout n’allait pas… Bonjour la nouvelle où tout ira bien. Enfin, c’est ce que l’on veut croire même si l’on sait parfaitement que les mois à venir seront peut-être pire que les précédents. Mais toute la famille Wilson au complet ainsi que leurs amis sont bien loin de toutes ses pensées négatives. L’alcool à embrouiller les esprits depuis le début de la soirée, on rigole avec tous le monde, on ne remarque plus les petits défauts, on enjoint même les serveurs et domestiques à venir boire une petite coupe de champagne qui coute au moins trois voir quatre fois leurs maigres salaires. Néanmoins, c’est le nouvel an, les statuts s’envolent, les nobles patrons rigolent bien trop fort se fichant du protocole et de la convenue que leurs places dans la société leur impose. Plus rien ne compte que boire sans apprécier, juste ressentir la chaleur familière de l’alcool dans la gorge et d’embrasser tout le monde en priant pour cette année soit aussi bonne que l’on le voudrait…

Au milieu de tout cela, la nouvelle madame Wilson, belle, bien habillée, un sourire discret mais éclatant, une allure de reine. Pourtant la reine n’a jamais eu la fortune, elle ne vient pas du même milieu aisée que toute la société qui l’entoure. Elle serait plutôt fille de domestique que fille de noble comme son mari. Ah son mari, pourquoi l’a-t-il choisie elle ? Elle n’en sait strictement rien. L’aime-t-elle ? Elle ne sait pas non plus. Est-elle heureuse non plus ? Que fait-elle ici ? Encore une question sans réponse. Elle ne savait jamais rien. Socrate avait dit « Ce que je sais, c’est que je ne sais rien ». Elle était comme cela, elle savait rien, et elle ne voulait pas savoir, savoir n’apportait que des ennuis. Elle avait toujours été passive. Elle regardait sa vie comme un film où elle n’était que spectatrice, tout l’ennuyait mortellement. La jeune femme se laissa embrasser par une inconnue, une vielle femme qui devait être une grande tante de son mari, qu’en savait-elle ?

En fait pour une fois, elle savait qu’elle savait quelque chose. Elle n’allait pas bien. Mais alors pas bien du tout. Sa tête lui tournait, le bruit agressait ses oreilles, son estomac semblait faire des loopings pour voir quel effet cela ferait, les convives dansaient autour d’elle alors qu’il n’y avait pas de musiques et tout était flou. Elle sentit qu’on l’attrapait par le bras, non, elle ne voulait pas danser. Elle n’avait pas envie. Elle ferma les yeux, le noir envahit son esprit, c’était déjà mieux. Elle avait un peu froid mais c’était déjà mieux que la chaleur étouffante de la pièce. Et puis d’un coup elle n’entendit plus rien et son esprit partit à la dérive, il n’y avait plus rien, plus de savoir? C’était parfait. Ce fut la dernière pensée qu’eut la jeune femme avant de s’évanouir.

Quand elle se réveilla, elle se sentait étrange. Nauséeuse était le terme le plus exact. Elle sentit une compresse froide se posait sur son visage et elle eut un soupir de satisfaction. Elle ouvrit péniblement les yeux. La pièce était plongée dans la pénombre et il n’y avait presque pas de bruit autour d’elle. Intérieurement, elle remercia la présence d’esprit de la personne qui l’avait emmenée ici. Elle finit par apercevoir son mari avec un autre homme. Quand ils la virent éveillée, ils s’approchèrent d’elle. Son mari lui attrapa la main et lui offrit un doux sourire. Le médecin prit la parole. En fait elle ne comprit rien à son charabia, il lui expliquait pourquoi elle s’était évanouie, elle ne voulait pas savoir, juste dormir. Pourtant une phrase la tira de son état léthargique…

" - Vous êtes enceinte, bonne année ! "

Allongée dans son lit, Elena Wilson caressait son ventre rond distraitement. Huit mois qu’on lui avait annoncé qu’elle était enceinte. Huit mois qu’elle ne savait plus quoi pensait. D’habitude, elle savait ce qu’elle devait penser. Elle devait penser qu’elle ne savait rien parce qu’elle ne voulait rien savoir. Comme l’avait dit ce cher Socrate, ce que je sais c’est que je ne sais rien. Comme cela, tout était bien plus simple. Mais maintenant les choses se compliquaient. Que devait-elle penser du bébé . Devait-elle l’aimer et le chérir ? Devait-elle faire ce qu’une maman faisait sans en faire plus ? Ou devait-elle ne pas aimer ce bébé qui venait perturbait sa vie si simple ? Elle réfléchit un instant à son enfance. Elle était la cadette, le bébé de la famille. Sa mère lui avait toujours donné plein d’amour. Elle avait dû aimer cet amour, enfin elle pensait cela. Elle aurait sans doute été triste sans cet amour. Elle ferma les yeux et soupira. Donner de l’amour. Voilà bien une chose qu’elle n’avait jamais fait. Elle avait toujours regardé sa vie, elle n’avait jamais rien ressenti à part ce qu’elle devait ressentir. Elle n’aimait pas son mari. Elle était bien avec lui. Elle ne comprenait pas pourquoi il l’avait choisie elle alors qu’il aurait pu avoir n’importe qui d’autre, une femme plus riche, plus belle, plus divertissante, enfin mieux qu’elle. Parce qu’elle était banale, ennuyante. Elena souffla, voilà qu’elle se posait des questions. Mais quand on ne savait rien, on ne pouvait pas y répondre. Elle ferma les yeux et s’endormit.

Au même moment, Jack Wilson était dans son bureau et ouvrit son courrier matinal tout en pensant que dans moins d’un mois, il serait papa. Lui non plus ne savait pas comment il devait réagir. Contrairement à sa femme, il avait toujours aimé tout savoir, il avait toujours voulu atteindre la perfection, être parfait. Et bien que cela soit impossible, il essayait de s’en approcher au possible. C’est sans doute pour cela qu’il avait épousé Elena. Elle était parfaite. Elle ne parlait pas trop, se contentait de sourire. En société même si elle avait envie de partir, elle restait souriante. Elle était d’accord avec tout. On aurait pu croire que c’était une marionnette pour lui mais non. Il l’aimait cette femme, au début, non. Il la considérait comme une amie, une compagne mais plus le temps avait passé, plus il l’avait aimée. Jusqu’à réaliser qu’il ne pourrait sans doute pas vivre sans elle. Sa présence la rassurait, dans toutes les situations, elle restait la même. Elle était un pilier pour lui. Ses pensées se stoppèrent quelques minutes lorsqu’il tomba sur une lettre intéressante. Washington ? Il se promit d’y réfléchir plus tard. La question était de savoir s’il aimerait l’enfant. Il n’avait jamais vraiment pensé à avoir des enfants. Mais au fond c’était se rapprocher de la perfection. Avoir un enfant avec un sourire d’ange qui vous appelle papa, qui fait votre fierté puis qui plus tard reprend l’affaire familiale et vous aide à atteindre la perfection. Oui, un enfant, c’était sans doute une bénédiction mais il ne s’imaginait pas changer une couche ou tenir un être minuscule dans ses bras. Il ne se rendait pas compte qu’il donnait la vie.

Il déboula dans l’hôpital essoufflé, décoiffé, le costume en désordre. Il donnait l’impression d’avoir couru un marathon et la vérité n’en était pas loin. Il y une demi-heure de cela, il avait reçu un coup de fil l’informant que sa femme avait commencé le travail deux semaines plus tôt que prévu (ce qui n’était pas grave en soit) et qu’on l’avait conduit d’urgence à l’hôpital. Et même si c’est doute étaient toujours présents, il était hors de question qu’il ne soit pas là pour voir la naissance de son enfant ou aider sa femme. Elle devait être paniquée ou pas, après tout, elle était toujours restée neutre. Enfin en attendant, il était tout de même sorti en trombe de son bureau, il avait pris le premier taxi qui passait près de lui et il lui avait indiqué en vitesse l’adresse de l’hôpital en lui disant de se dépêcher. Sauf qu’à son grand malheur, il y avait des embouteillages. Le taxi n’avança pas et lui imaginant sa femme souffrir. Il avait ouvert la portière, sans doute rayé un taxi à côté du sien, balançait des billets pour le chauffeur et il était parti en courant. Un quart d’heure plus tard, il était arrivé et demandé, le souffle court, la chambre de sa femme où on le conduisit.

Pendant ce temps, Elena maudissait pour les dix générations les médecins autour d’elle qui lui disait de respirer. Comment pouvait-elle respirer face à cette douleur lancinante qui la déchirait de l’intérieur. Et quand elle pensait que sa mère avait subi cela trois fois. Non ce bébé serait le premier et le dernier. Elle ferma les yeux et poussa un cri rauque quand une contraction plus douloureuse que les autres la traversa. Il fallait qu’elle ne pense un rien, qu’elle fasse le vide dans son esprit comme elle l’avait fait mainte fois. Soudain, elle sentit une main chaude se saisir de la sienne. Elle tourna la tête et elle vit son mari se tenir près d’elle. Ses traits montraient qu’il était inquiet et pour la première fois, Elena sut que sans lui, elle ne s’en sortira pas. C’est à ce moment là, alors qu’elle accouchait de son premier et dernier enfant qu’elle sut que Jack était l’homme de sa vie. Elle serra fortement sa main et elle essaya enfin de faire sortir ce petit monstre de son ventre. Elle poussa, respira, cria, broya la main de son mari mais l’effort en valu la peine quand elle entendit les pleurs de son enfant.

Jack regardait sa femme se tordre de douleur. Elle devait avoir mal. Lui aussi avait mal, il ne pourrait sans doute plus se servir de sa main pendant quelques jours. Les cris de sa femme emplissait la salle, il avait mal pour elle. Si elle ne voulait pas d’autres bébés, il la comprenait, lui non plus ne voudrait pas vivre cela tous les jours. Mais maintenant, il n’y avait plus qu’à attendre. Enfin, l’infirmière donna l’ordre final de pousser de toute cette force, la tête était sortie. Elena se releva et dans un dernier effort éjecta le bébé. Il entendait son souffle irrégulier, il voyait les médecins s’affairaient autour du nouveau né mais il n’entendait pas le bruit, le seul bruit qui avait de l’importance. Et enfin les cris du bébé retentir dans la pièce, prenant le relai de sa femme. Tout allait bien. On l’appela pour couper le cordon ombilicale et il le fit. Son cœur battait de joie, il était rempli d’allégresse, on donna l’enfant à sa femme et il s’apport d’elle pour caresser ses cheveux collés sur son front. Il entendit le médecin dire :

« - Félicitations, c’est une fille ! »

18 ont passé depuis qu’Avery Tina Wilson a vu le jour. Avery est une magnifique jeune fille au caractère bien trempée et qui ne pense qu’à séduire, faire la fête, être la reine tout simplement. Pourtant, face à ses parents, elle a toujours une certaine tenue pour ne pas les vexer. C’est qu’elle les aime ses parents. Sa mère toujours fraîche, calme, affectueuse lui donne l’amour dont elle a besoin. Son père quant à lui est droit, fier, riche. Il cède à tous ses caprices, elle l’adore. Franchement, Avery a la vie que tout le monde envie. Son enfance est des plus banales pour une petite fille riche. Elle a eu tout ce qu’elle voulait. Elle a grandi dans un milieu de rêve. Washington ! C’est sa ville. Sa maison est un manoir, ses tenues sont tous des tenues de créateurs. Bref, la jeune femme a toujours eu tout ce qu’elle désirait.

Et puis au lycée, elle est traitée en reine. Tout le monde veut être son ami, tout le monde veut l’avoir mise dans son lit. Elle est la plus belle, la plus populaire. Avery a toujours aimé sa vie, elle a toujours aimé ses parents, tout à toujours était parfait pour elle. Jusqu’au jour où tout a bousculé. Jusqu’au jour où en rentrant chez elle, elle a trouvé ses parents la mine défaite. Jusqu’au jour où sa famille a perdu toute sa richesse. Jusqu’au jour où elle a déménagé. Avery Tina Wilson n’était plus riche. Elle était forcée de tout quitter pour aller dans je ne sais quel trou perdu. Pourtant la brune n’a pas perdu de sa suprême. Elle a gardé son attitude de princesse, elle est restée là même.

Et c’est par un matin de pluie que la brune est arrivée à Black Valley, bien déterminée à retrouver son statut de reine. Elle n’oubliera jamais le vieux panneau indiquant : « Bienvenue à Black Valley ».