Une neige légère tombait en petit flocon sur le sol boueux de la forêt. Le frottement des pics des sapins donnaient un rythme à leur danse silencieuse. Parfois, une petite bourrasque les envoyés paitre un peu plus loin. Quoique, non, au final ils revenaient toujours au même endroit, sur le manteau de neige qui recouvrait la forêt. Le sol était d’un blanc limpide, presque uniforme. Rien ne venait perturbait la blancheur subtile de ce paysage magique. Pas même le petit écureuil qui se cachait dans son tronc d’arbre en essayant vainement d’hiberner.

C’est la beauté de ce lieu qui avait enchanté une jeune femme aussi vampirique que Kacey. Elle, qui habituellement ne venait dans les bois que dans le seul et unique but de se nourrir de sa boisson préféré, venait à présent pour s’étonnait elle même d’une nature changeante qui la comblait un peu plus chaque jour. La forêt était une sorte d’être magique pour elle, elle y trouvait bonheur et réconfort jusqu’à même la rendre vulnérable quand elle baissait sa garde pour s’épanouir de plus belle.

Habillé simplement d’une légère robe de laine blanche, de quelques bijoux argentés et d’un maquillage finement préparé, elle semblait danser parmi les arbres. Ses pieds étaient nus, non pas qu’elle était folle mais elle aimait particulièrement sentir la douceur de la neige sous elle. Ça lui donnait une impression de légèreté, d’être parmi les flocons. Un sourire éclatant étira son visage quand elle commença à s’enfoncer dans la forêt qui se faisait alors de plus en plus sombre. Les Sapins devenaient plus grands, plus sombres et cachaient le ciel gris. Certes, elle aurait du greloter ou au moins frissonner mais rien n’y fit. Elle n’avait pas froid. Peut-être était-ce à cause de sa particularité, de sa race ... de son statut plus haut que l’humain, peut-être ...

Sa balade parmi les arbres l’emmena jusqu’à une petite clairière. En son centre, un étang bien gelé ou une cascade tentée de faire glisser son trésor aqueux qui entrait peu à peu en état de léthargie. C’était un spectacle étonnant. Une création créait grâce au changement climatique. Savoir que le temps et le climat pouvait faire de la nature une œuvre d’art la rendit soudainement nostalgique. Cette cascade lui ressemblait un peu, elle était figé dans le temps sans perdre une miette de sa beauté au fil des jours. Elle perdurait et perdurera ainsi jusqu’à ce que le printemps vienne et lui redonne vie. Mais elle, Kacey, pouvait attendre et ré-attendre, son printemps ne viendra pas pour la rendre vivante. Elle resterait ainsi jusqu’à ce que l’univers cesse d’exister. C’était une tragédie ou une chance, pour elle s’était ainsi et pas autrement.

Elle s’approcha doucement, laissant ses pas se tracer sur la neige tout arrivant au pied de l’étang. Elle s’accroupie et laissa sa main caresser la surface lisse et glaciale du bout des doigts. Une onde de chagrin parcourait ses traits tendis que les souvenirs de ses premiers jours dans cette clairière refirent peu à peu surface.

FLASH BACK

Sa vue se troubla légèrement tendis que les souvenirs remontaient dans sa tête. Elle vit alors clairement la forêt qui était à l’époque aussi enneigé qu’aujourd’hui. Mais cette fois là, elle n’avait pas prit la peine de regarder le paysage ni même de sourire car des larmes chaudes voir même brulantes coulaient le long de son visage. Ses yeux étaient rouges et gonflés, elle pleurait depuis bien longtemps. Haletante, elle continuait tout de même de courir, de courir encore et encore. Elle voulait avancer, partir et ne plus revenir, oublier oui rien que cela oublier. Pourtant, ses jambes en avaient décidé autrement. Elle tomba lourdement dans la neige et se mit en boule pour verser son chagrin dans les manches de son pull. Elle cria, cria et évacua sa peine comme elle le put. Après tout, ses parents, son père, sa mère, étaient partis. Elle avait bien le droit d’hurler, de parler d’injustice. Ils étaient morts, la laissant derrière. Egoïstes. Ce jour là, elle les avait maudis, avait maudis les Anderson, avait maudit sa famille, son sang, leur sang ... Elle était désespérée et était restée ainsi pendant plusieurs jours, sans boire, sans rien d’autre. C’est en se réveillant un matin, les souvenirs brouillés, qu’elle avait constaté la beauté de cet endroit. Qu’elle s’était émerveillé d’un rien comme une petite fille. Depuis ce jour, elle revient ici le plus souvent qu’elle peut. Pour se remémorer ce souvenir, se demander ce qui avait bien pu la maintenir en vie.

FIN DU FLASH BACK

Brusquement, un son assez particulier arriva à ses oreilles fines. Trop tard, elle ne s’en était pas aperçut de suite et ne pouvait filer comme ça. Elle se leva lentement et tourna la tête, un regard innocent dans les yeux. Elle voulait faire face à celui ou celle qui la regardait depuis la forêt. Elle voulait voir qui connaissait son endroit favori et pourquoi il/elle avait besoin de poser les pieds ici. Une simple curiosité dira t-elle.

Le vent soufflait éperdument, sans but. Il menait à sa danse les quelques flocons qui tombaient des cieux. Il emmenait à sa cadence également les hauts conifères qui n’avaient pas d’autres choix que de se plier au vent. De plus, les températures étaient descendues bas à un tel point que j’avais même froid, ce qui était bien rare, croyez-moi.

C’était une journée aux premiers abords normale, comme plein d’autres. Je me promenais dans la forêt, comme à mon habitude. Je marchais lentement, sans une direction précise. Je cheminais un sentier partiellement effacé, à la recherche de quelque chose. Quoi exactement ? Je ne le savais pas, tel était l’épreuve. J’avançais tout de même vers une destination inconnue et à la clef un épanouissement qui m’amènerait plus haut. J’avais remarqué que cette forêt était rien qu’à elle seule une énigme de Black Valley. Si on désirait y trouver une certaine chose, il fallait se perdre. Au début, cela me paraissait absurde, toutefois c’était efficace. Seulement, j’avais un assez bon sens de l’orientation et à force, je connaissais presque par cœur la plupart de cette forêt ; alors pour se perdre, l’épreuve était rude, mais je n’abandonnais aucun défi. De ce fait, aujourd’hui encore, je me laissais aller sur les chemins incertains, espérant perdre toute trace assez rapidement.

Le vent m’empêchait d’avancer à mon rythme habituel, ce qui me gênait. J’arrivai devant une pente ardue et je respirai un bon coup l’air pur des bois puis je commençai à descendre, avec toute précaution. Le sol était enneigé et, de ce fait, bien glissant. A certains endroits, la neige devenait une sorte de boue, à laquelle je portais autant d’attention. Dans cette forêt, aucun élément ne devait être négligé, aussi infime soit-il, de peur qu’il vous inflige plus que prévu. Arrivé au dessous, je fis une pause. J’avais devant moi une partie de la forêt qui m’était encore inexplorée. Cela déploya en moi un certain désir d’aventure, celui qui m’accompagnait à chaque escapade, espérant vivre de nouvelles sensations. Cependant, ces derniers jours, j’avais mené une semaine monotone. La neige refoulait toutes mes envies de sortir et je restais alors près du feu chez moi. Toutefois, aujourd’hui, la soif de péripéties grandit en moi et l’emporta finalement. Tout compte fait, ce n’était pas vraiment le froid qui m’avait empêché de faire mes coutumières promenades, c’était plutôt la fatigue. Ces derniers temps, j’avais dépensé énormément d’énergie dans de multiples raisons, et en y réfléchissant, peut-être avais-je exagéré. Quoi qu’il en soit, la lassitude s’était installée et j’avais dû déployer toutes mes convictions afin de la faire déguerpir.

Les arbres commençaient à se faire étrangement plus fins, ainsi que bien plus espacés. Le soleil, perçant les nuages de neige, pénétrait entre les branches et m’atteignait. Du coup légèrement réchauffé, j’avançais encore plus rapidement. J’aimais regarder les traces que mes pas faisaient dans la neige, gâchant le voile immaculé qu’elle faisait. Toutefois, au loin, je pouvais déjà apercevoir les trous laissés se refermer. Sans m’en rendre réellement compte, il neigeait bien plus fort qu’au début. Les flocons s’accumulaient dans mes cheveux et se glissaient de temps à autre entre mes vêtements, provoquant de singuliers frissons. La lueur du soleil m’apparaissait comme une illumination, un signe me prouvant que je touchais au but. Cependant, quel but ? Bonne question à laquelle je ne pouvais trouver de réponse, du moins pour l’instant …

Je débarquai à ma grande surprise à la lisière de la forêt. Cela m’intrigua ; mais où étais-je arrivé ? Je ne m’étais jamais aventuré de l’autre côté de la forêt, quittant de la sorte Black Valley. Des rumeurs circulant à leur guise dans la ville n’affirmaient donc pas qu’il nous était impossible de quitter la ville fantôme ? Alors, cela signifiait que Black Valley s’étendait plus loin que ces bois. Peu probable… J’eus la réponse à mon questionnement ; ce n’était pas la fin de la forêt, ce n’était juste qu’une charmante petite clairière qui ne fit qu’exciter mes désirs d’exploration. A son centre, siégeait un lac gelé – du moins, ce mot était bien dire, plutôt un étang. Une cascade contrainte à l’attente s’y déversait. Je me demandais si cette forêt me cachait encore d’autres endroits aussi merveilleux. Je m’adossai contre un arbre et scrutai toute la clairière. Je me figeai quand j’aperçus des traces de pas dans la neige. Je relevai doucement la tête et discernai une jeune femme, de l’autre côté de l’étang. Etrange que je ne l’ai pas remarqué dès le début …

J’avançai quelque peu afin de trouver une position plus stable. J’eus le malheur de trébucher sur une branche morte et de m’affaler contre le sol, dans un vacarme considérable. Je me relevai rapidement, essayant de voir si je n’avais pas affoler la demoiselle. Celle-ci, précédemment accroupie, s’était relevée et son regard venait en ma direction. Je m’abaissai un peu. M’avait-elle vu ? Ou croyait-elle que c’était simplement un des nombreux animaux qui peuplaient ces sombres bois ? Pas de risque à prendre, je me retournai et commençai à rebrousser chemin. Seulement, si je continuais, ma curiosité ne serait pas rassasiée, ainsi que mon esprit d’aventure. La raison contre la folie, qui l’emportait ? Dans mon cas, la folie avait une sale manie d’avoir trouvé le point faible de ma raison ; la curiosité. Un bien simple mot pour un tel sentiment. Je me mis donc à faire demi-tour et retournai m’appuyer contre le large tronc. J’attendais. Quoi ? Je ne le savais …

Elle n’avait pu voir qu’une ombre, une masse sombre qui ne lui avait pas laissé le temps de bien la reconnaître. En quelques secondes de temps, celle-ci avait filé à travers les arbres comme-ci elle la fuyait tout à coup. Un animal, un humain, un vampire ou pourquoi pas un sorcier, elle n’aurait su le dire. Elle fronça les sourcils machinalement, son regard gris métallisé scruta encore quelques minutes la lisière de la forêt avant qu’elle n’avance de quelques pas dans sa direction. Un frisson parcourut son corps quand elle vit ce qui était l’ombre revenir soudainement à sa position d’il y a quelques instants. En s’avançant encore un peu, lentement, hésitante, elle aperçut les traits de se personnage qu’elle n’avait auparavant jamais vu nulle part. Son visage était encore caché par l’ombre des pins géants mais elle vit parfaitement ses cheveux bruns aux mèches un peu folles et plus bas un regard qu’elle n’arrivait pas à qualifier. Ils étaient bruns et pétillants, ils semblaient la dévisagé de haut en bas, enfin ce n’était peut-être que l’impression qu’ils lui donnaient.

Kacey ferma les yeux et renifla discrètement le vent qui lui venait dans la figure emportant avec lui l’odeur de ce jeune inconnu. Quand elle comprit alors, ses yeux s’ouvrirent rapidement. Un sourire se dessina sur ses lèvres et un air triomphant éclaira ses traits. Elle avait beaucoup entendu parler de cet homme, ou plutôt de cet animal. Jonathan Peter Bass, héritier de la fameuse famille Bass. Une noble famille de Black Valley qui habitait dans la ville il y a quelques années, bien avant que sorciers et vampires se déchirent. Il était donc face à elle, à la toiser de son magnifique regard brun.

Comme une fille bien sage, Kacey passa sa main dans ses cheveux pour le redonner un peu de volume. C’est là qu’elle constata que la neige ne l’avait pas évité. Les flocons retombèrent sur ses épaules et parfois dans ses vêtements. Elle plissa sa robe de laine blanche et s’approcha timidement de ce personnage qu’elle était censé ne pas connaître. Ses pas étaient bien calculées, des traces fines se dessinèrent dans la neige froide au fur et à mesure qu’elle s’approchait de lui. Allait-il fuir comme la première fois ? Allait-il s’enfoncer bien plus encore dans sa cachette faite d’arbres et d’ombres ? Elle n’en savait rien. Malgré ce qu’elle savait de lui, elle ne pouvait prédire ses mouvements. Il était bien trop ... bizarre. Bizarre était le mot. A chaque fois qu’elle avait entendu parler de lui, c’était d’une manière bien différente de la précédente. Tantôt, on lui avait parlé d’un gars un peu trop curieux, tantôt d’une personne discrète mais sympathique et parfois d’une personne changeante que l’on remarque sans vraiment remarquer. Assez flou comme idées. C’est pourquoi elle hésitait dans l’attitude à prendre envers lui. Devait-elle le traiter comme un Bass, comme une personne tout à fait normale ou comme un loup ?

Elle s’arrêta quand elle fut à deux mètres à peine de lui. Là, elle pouvait parfaitement le voir. Il était d’un calme rassurant qui pourtant la rendait bien nerveuse. Elle ne put s’empêcher d’enrouler une mèche autours de sa main et de la tripotait pour ne pas trembler d’on ne sait trop quel sentiment. Ce n’est que devant un interminable moment où aucun des deux ne semblaient vouloir chasser le silence qui se faisait de plus en plus pesant, qu’elle prit parole.

- Bonjours ... Il est assez rare de trouver quelqu’un dans cet endroit. Puis-je savoir qui me regarde depuis le bois et qui a soudainement cherché à fuir pour ensuite revenir sans rien dire ?

Elle avait parlé sur un ton très calme, chantonnant par moment. Il était certain qu’elle l’accusait d’avoir cherché à s’enfuir avant même qu’elle ne pu le voir mais elle le faisait d’une manière si douce que ça aurait pu passer pour un compliment. Son sourire était présent dans un coin de ses lèvres, elle ne pouvait s’empêcher de sourire face à son attitude. Il était plutôt spécial. Kacey ne savait pas encore pourquoi, mais elle sentait déjà que le courant passerait entre eux. Bien que ce fût la première fois qu’elle parla à un loup, elle se sentait aussi à l’aise que face à n’importe quel homme qui ne la laissait pas de marbre. Elle tourna sur elle même, telle la princesse de ce lieu magnifique qu’elle considérait comme sien et reposa son regard sur Jonathan.

- Je suppose que pour réussir à venir jusqu’ici, vous deviez marcher sans autre but que de découvrir. C’est ainsi que j’ai fait la rencontre de la clairière ... C’est un endroit magnifique décoré simplement de la faune et de la flore, un paysage peint par le pinceau fougueux de la nature. N’est-ce pas splendide ?

Avait-elle parlé rien que pour ne pas que le vide se réinstalle ? Elle ne savait pas trop. Mais dès qu’elle parlait de l’endroit, ses paroles venaient du plus profond de son cœur car oui, elle aimait véritablement la clairière. Et, au fond, elle espérait que ça soit aussi le cas de ce Bass.

La neige continuait à tomber, au rythme incertain du vent. Ce dernier soufflait modérément sur les hauts arbres cependant ses bourrasques s’engouffraient violemment dans la clairière, balayant l’herbe durant ses passages répétitifs. A l’abri, j’étais adossé contre un vieil et gros arbre, réfléchissant. A quoi ? Bonne question … Mon esprit vagabondait loin de mon corps, furetant çà et là, à la quête de quelque chose dont j’ignorais moi-même la nature. Parfois, il m’arrivait à songer que j’étais un des hommes les plus énigmatiques. Je me demandais ce que pensait de moi les inconnus qui ne faisaient que de me croiser. Je ne me comprenais pas moi-même, alors que songeaient ces personnes ? En y pensant, cela m’importait peu, juste une petite curiosité comme beaucoup d’autres.

Un bruit de pas me fit reprendre mes esprits. La personne qui était précédemment près de l’étang s’avançait vers moi. C’était une femme, jeune d’apparence. Elle était pourvue d’une belle chevelure blonde - quoique certaines mèches fussent brunes - et marchait d’une allure agréable à regarder. Mes yeux se perdirent dans les siens dans un silence intransigeant. Il fallait l’avouer, elle n’était pas désagréable à regarder. Je faillis me gifler après cette réflexion purement inconvenable. Qu’en aurait pensé Janae ? Je gommai de suite ce passage et repris mon attention. La jeune femme avançait toujours et n’avait pas l’air de vouloir s’arrêter pour l’instant. Je voulus reculer d’un pas mais j’avais oublié que j’étais contre un arbre. Je tournai la tête vers la gauche puis vers la droite : j’étais entouré d’arbre ; aucune sortie ne s’offrait à moi. Au fait, pourquoi voulais-je fuir ? Cette charmante créature n’avait pas l’air dangereuse. Toutefois, va savoir …

Ces paroles, garnies d’une grâce élégante, effleurèrent mes oreilles. Qui étais-je ? L’ignorait-elle ? A ce que je sache, Black Valley était pourvu d’une propagation effarante de rumeurs ; n’en avait-elle entendu aucune à mon sujet ? Cela m’étonnerait bien…

• Jonathan Peter Bass. Et excusez-moi mais je n’ai pas voulu fuir juste par sécurité. De loin, je n’avais pas remarqué à qui j’avais affaire. Au fait, et vous, qui êtes-vous ?

Je n’aimais guère l’idée de vouvoyer une jeune femme qui avait l’air plus jeune que moi. Toutefois, les principes l’obligeaient. Au diable la politesse, avais-je scandé sans scrupule lors d’une entrevue qui s’était mal déroulée. Toutefois, aujourd’hui, avec plus de maturité, je savais que ces formules étaient incontournables, bien que je ne fusse porté par aucun plaisir.

• Tout à fait, je m’étais perdu. Cependant, c’était volontaire. Et oui, cet endroit est de toute beauté !

Je sortis des pénombres et m’avançai vers la jeune femme, sortant par la même occasion de la forêt. Plus je m’en y approchais, plus je trouvais cet endroit magnifique, tout comme l’avais parfaitement décrit la jeune femme. L’eau de l’étang, bien que presque intégralement gelée, était d’une pureté incomparable. L’air qu’on respirait ici était étrangement plus sain qu’à quelques mètres d’ici. Je fis quelques pas de plus vers l’étang, ignorant presque la présence de la jeune femme et allait m’asseoir aux abords de l’eau. Je plongeai ma main à un endroit où la glace n’avait pas pris domicile. Malgré la froideur, j’y laissai ma main quelques minutes, me procurant un effet de bien-être que trop espéré. Etrange était parfois le destin ; cette journée ne m’était pas destinée, je l’avais pressenti, néanmoins, pour l’instant, elle me souriait. Je me relevai et retournai vers la jeune femme qui était en train de me répondre. Je n’écoutais que d’une oreille, l’autre étant en train d’entendre les milles et un bruits que cette forêt procréait.