Le réveil, toujours ce fichu réveil qui lance une sonnerie infernale le matin et qui nous pousse à nous réveiller et à commencer une nouvelle journée tôt le matin, trop tôt au gout de Carter. C'était un lundi matin et bon nombe de personne savent que de reprendre le lundi matin c'est très difficile, et de plus il s'était couché très tard la veille. Carter est... comment pourrait-on le définir ? On peut dire que c'est un homme de très absent, souvent dehors, loin des siens. Toujours une course à faire ou des affaires à régler. De plus il reste encore très discret sur ses "affaires", il n'en parle à personne, même pas à l'être le plus cher, Khalysta, elle à qui il n'a jamais rien caché, mais s'il ne lui dit rien, c'est bien pour la tenir loin de ses ennuits en tout genre. Il repenssait à cette nuit, une nuit désastreuse où il n'avait pas fermé l'oeil une seule fois en quelques heures de nuit, hanté par ses pensées. Des pensées qui ne le quittaient plus depuis quelque temps, mais bien entendu il n'en avait fait par à personne. Ce fut donc assez compliqué de rester debout ce matin. Le seul remède pour aider à tenir debout et à pour bien se réveiller c'est de prendre une bonne douche, et c'est ce qu'il fit. Une fois les yeux bien ouvert, il prépara la cafetière et s'assit seul autour de la table ronde de couleur bois. Il saissit la télécommande et alluma vivement la télévision, et les premieres images qui apparurent étaient celle d'une de leur publicité débile, "Meetic", un site de rencontre débile aussi. Comme si la vie était une grande page du web et que nos rencontres se programmées par un site internet, comme s'il ont devait tomber amoureux tel jour de tel personne. D'un coup l'image de la télévision disparut laissant place à une grande page de noir. Une fois la télévision éteinte, il prit la cafetière et se servit un bon bol de bon café qu'il degusta assez vite. En quittant la cuisine, il monta dans sa chambre en désordre mais s'habilla rapidement et simplement. Il commença à ouvrir les volets, surpris par la neige et surtout par la quantité. Il en resta figé pendant quelque instants puis se reprit. Aujourd'hui il devait aller faire une course, mais plus maintenant. Il décida donc de se la couler douce comme beaucoup de personnes disent, et de s'enfermer dans sa chambre, tout seul, pour réfléchir à tout et à rien.

C'est de là qu'il eut la somptueuse idée de faire une petite ballade dans la forêt, mais plus précisement à la clairière. Certe, ce n'est peut-être pas l'endroit approprié pour s'y ballader en se temps d'hiver, mais il aimait beaucoup cet endroit, c'est comme un souvenir dans sa mémoire, le premier endroit où il est allé le jour de son emmenagement à Black Valley. Il s'habilla chaudement, prit son écharpe favorite et des gants pour ne pas avoir froid aux mains, puis une fois fin prêt, il sortit pour braver le froid et prendre l'air.

Personne, niete, pas un chat dehors, tout le monde devait être dans leur lit bien chaud et douillé. Soit. Tous sauf lui. Il aimait marcher dans la neige, seulement parce que "de ses pas sorte une mélodie de velour", c'était ce que sa mère lui avait dit une fois, quand il était petit et quand elle était encore... vivante. Ce moment de nostalgie lui fit baisser la tête, peu fier de lui. Mais il continuait à marcher, sans jamais s'arrêter, enfin si seulement devant la forêt. Et quand il releva la tête la grande et belle forêt recouverte de neige se dressait devant lui. Il observait ce paysage magique dans tous les sens du terme. Puis avec un sourire au coin il avança, s'enfonçant dans cette forêt dense. Et maintenant, les yeux éblouient, la clairière devant lui, son endroit préféré, son endroit à lui. Dans ses yeux ont voyait l'importance qu'il apportait à ce paysage, se petit bout de la forêt. Alors il se rapprocha de cette petite cascade entourée d'aucun arbres, mais que de végétations quelque peu... morbide. Il s'installa, s'assit sur un petit rochet, regarda la belle cascade, sans pour autant en oublier le monde autour. Les oreilles bien ouvertes, il écoutait tous les bruits autour de lui, tous sans aucune exception. Jusqu'à se qu'il entende des bruits de pas et de feuilles qui craquaient sous les pieds de l'inconnu. Mais quelqu'un l'aurait suivit... ?

L’hiver. Saison que certains qualifient de morte. Couvrant les paysages d’une blancheur éclatante, sans vie et d’une grande froideur… Et pourtant, c’est dans cette saison que la nature se déchaîne, alors que la neige s’accumule sur le sol préalablement glacée. Peu de gens aime cette saison, mais Khalysta en faisait parti. C’est même cette lueur blanche qui s’infiltrait à travers ses rideaux, celle des rayons du soleil reflétant sur la neige blanche, qui réveilla la Belle. Habituellement, les réveils tôt n’enchantaient guère Khaly’, mais ce matin c’était différent. Sans réellement savoir pourquoi. Elle restait entre ses couvertures, bien au chaud, fixant ainsi sa fenêtre, seule source de lumière dans cette pièce. Son visage stoïque n’affichait rien, mais une sensation de bien-être la comblait. Inhabituelle comme sentiment, elle ne pouvait s’empêcher d’être perplexe. Quittant l’endroit douillet, elle restait sur le bord de son lit, passant une fois de plus ses mains à travers ses boucles, quelques peu emmêlées. Son regard ne quittait point le tissu qui cachait sa fenêtre mais qui laissait passer les rayons du soleil. Miss Anderson se leva et alla directement vers ceux-ci, les ouvrant promptement. Elle fut éblouie par cette lumière pure, fermant un bref instant les yeux. Une envie soudaine empara son corps. Regardant la fenêtre et non plus le paysage qu’elle offrait, elle se concentra légèrement afin que ses pouvoirs l’ouvrent. Gelé par le temps de l’hiver, cela prit plus de force qu’à l’habitude, mais réussit tout de même. La fraîcheur de cette saison emplit rapidement la pièce ainsi que le corps de la Belle. Fermant de nouveau les yeux de grandes inspirations la parcouraient. Elle sentait l’air froid passé en elle, lui donnant de plus, cette même sensation de bien être. Khalysta aimait l’hiver. Malgré se froid incessant elle aimait s’y retrouver. La fenêtre se ferma d’un coup, sans qu’elle n’y touche. Il fallait qu’elle s’évade et c’était la température, la journée parfaite.

C’est avec une certaine hâte qu’elle se prépara. Elle se devait d’être belle, malgré qu’elle aille seulement se balader dehors. Coiffée, maquillée et habillée à la perfection, elle se regardait devant son miroir, satisfaite de ce qu’elle voyait. Ne l’était-elle pas constamment? Certes, oui. Khaly’ enroula un foulard blanc autour de son cou cachant par la même occasion son pendentif qu’elle portait sans exception et enfila son manteau long noir. Elle ne pouvait se permettre d’attraper froid et mit donc des gants de la même couleur que son manteau. En quelques secondes elle se retrouva à l’extérieur, cette même sensation, alors qu’elle respirait cet air frais, emplit son corps. Son visage ne démontrait rien de ses émotions, il ne le faisait jamais. Personne n’osait affronter la température d’hiver et Khalysta profitait de cette absence de gens. Elle aimait cette impression d’être seule au monde, pouvant faire ce qu’elle voulait, sans qu’on la voit. Ses talons glissaient légèrement sur cette fine couche de neige qui couvrait le sol, toutefois cela ne dérangea pas à ce que sa démarche ne soit sûre et prompt.

C’est en passant le coin d’une rue qu’elle le vit. La Belle ne s’attendait pas à voir qui que se soit en cette matinée et encore moins lui. Son cœur eut un tressaillement, pour ensuite entreprendre une course folle. Cependant, ses jambes, elles, s’arrêtèrent brusquement. Sa respiration plus rapide, elle fixait celui qui provoquait toutes ces émotions; Carter. Il faisait naître en elle des sentiments qui dépassaient le stade de la fraternité. Elle devait reprendre contenance. Un sourire, presque imperceptible, apparut au visage de l’Anderson. Sans qu’elle ne l’aille dicter, ses jambes reprenaient cette marche, suivant de loin l’homme devant elle. Elle passa sa main gantée dans sa chevelure foncée, signe d’une quelconque nervosité. Khalysta observait ses manières, ce qui gardait son sourire en place. Le rythme de son cœur ne reprenait pas une cadence normale. Pour le moment, elle ne voulait pas qu’il la voit. Elle pouvait ainsi le regarder à sa guise, sans rien dire. Elle ralentit sa marche alors que Carter pénétrait dans la forêt.

Khaly’ le suivit même dans ces bois. Elle se faisait discrète, marchant entre les hauts arbres qui les cachaient de la lumière éclatante de cette journée. Le vent sifflait à travers les troncs et seul le silence régnait. Elle ne le quittait pas des yeux, le suivant, même lorsqu’il se retrouva dans la clairière, s’assoyant sur un rocher. Elle le contemplait et savait que c’était le moment pour qu’il la voit. Ils étaient seuls, couper du reste de cette ville. Là où le temps ralentissait, que pour eux. Une branche craqua sous son passage, c’est à se moment que le jeune homme chercha des yeux d’où provenait se bruit. Il la verrait assurément. Elle continua tout de même d’avancer, sans un mot. Allant aux côtés d’un arbre près d’où se trouvait Carter. Le même sourire s’affichait sur son faciès, son regard plongeant dans le sien, son cœur allant plus vite que tout autre moment…

Son regard ne pouvait se détacher de lui. Elle l’avait suivi sous impulsion, sans réellement réfléchir à la suite des évènements. Khalysta, n’avait pu faire autrement. Ses jambes décidaient pour elle, son corps entier lui dictait sa conduite. Et pourtant, elle qui devait tout contrôler, se laissait aller vers lui. La sorcière se retrouvait donc là, dans cette clairière, maintenant aperçu par Carter. Nouveau tressaillement pour son cœur, quand celui-ci la regarda seulement du coin des yeux. C’était tout? Elle aurait tant aimé qu’il vienne près d’elle. Rares les occasions, où ils pouvaient être près l’un de l’autre, sans que des regards indiscrets ne les surprennent. Leur relation était entièrement compliquée. Même que la Belle ne comprenait les sentiments qu’il provoquait en elle. Pouvait-elle être certaine que se soit de l’amour, alors qu’elle n’avait jamais rien ressentit de telles émotions auparavant? Tout avait été si rapide. Elle apprenait que sa famille n’était pas la sienne et prenait compte que ses sentiments, pour une personne qu’elle considérait comme son frère, évoluait par la même occasion. Même que cela était réciproque. Si cela n’avait pas été le cas, au moins elle aurait pu oublier… Du moins, tenter de l’oublier. Ce n’était pas facile de vivre avec ceci. Elle jonglait entre ce qu’elle voulait et devait faire. La Demoiselle ne pouvait terrer ce qu’elle ressentait.

Carter était là, devant elle, toutefois de dos. Son regard avait semblé absent. Khalysta perdait peu à peu ce sourire qui s’était rapidement affiché à ses lèvres teintes de rouges. Son regard se perdait lui aussi dans ce paysage hivernal, se baladant entre les arbres, se déposant par moment sur la cascade. La sorcière ne pouvait arrêter de penser. Ses songes défilaient rapidement dans son esprit, l’embrouillant quelque peu. Elle aurait aimé dire quelque chose, faire quelque chose, mais elle figeait. Peu de gens pouvait produire cet effet sur la Belle. Habituellement, elle figeait les gens, les manipulait à sa guise, sans remords. Khaly’ pouvait jouer avec les sentiments et se servait de ses pouvoirs comme bon lui semblait. Avec lui c’était tout autre chose. Elle ne le manipulait pas et encore moins, utilisait sa magie sur lui. Elle reprit ses esprits, alors que ceux-ci s’évadaient. Ses yeux se raccrochèrent à Carter, ne le quittant plus. Elle s’approcha tout de même, tranquillement, vers lui. Chaque pas qui la guidait vers celui qu'elle devait considérer comme son frère, donnait un coup à son cœur. Il n’avait toujours pas repris de cadence normale. À une certaine distance, le vent lui permettait de sentir son odeur. Le petit sourire perdu revint de lui-même. Moins d’un mètre les séparait et Khalysta se trouvait toujours derrière lui. Celle-ci se pencha tout doucement vers son oreille. Ses mains se déposant sur lui.

Salut…

Elle dit ce simple mot dans un souffle. La voix se voulait charmeuse et pourtant, Khaly’ se trouvait déplacée. Comme si une autre personne avait parlé. Elle ne voulait que son attention, plonger son regard dans le sien, qu’il la voit. Sans savoir pourquoi, elle en avait besoin. Il fallait qu’elle bouge les choses. C’était plus fort que l’Anderson, elle devait d’une façon ou d’une autre contrôler la situation, même si, comme celle-ci, était instable. Ils étaient coupés du reste de la ville, loin de tous. Elle en profiterait. Ce moment leur appartenait et ne faisait que commencer...

Les bruits habituels des bois semblaient s’être éteins. La cascade ne produisait plus ce chuchotement doux, les animaux semblaient retenir leur respiration, tout comme la Belle à ce moment même. Elle était près de lui, le touchait même. Elle ne le voyait jamais et voulait profiter de ses moments en sa présence. Elle laissa donc ce mot briser ce moment de calme. En fait, le calme était tout autour, parce qu’en la Demoiselle une vraie tempête d’émotions se bousculait. Il n’avait pas assez de place. Même que Khalysta croyait encore jusqu’à très récemment que son cœur était incapable de ressentir autre chose que de la tristesse. Rien ne semblait ressortir de cette partie de son corps, mais Carter avait changé les choses. Cet organe que la sorcière croyait être fait de pierre s’était manifester à l’égard du jeune homme, commençant une course folle perpétuelle à chaque fois qu’elle le voyait. Ce n’était pas un coup de foudre. La Belle n’y croyait pas et aussi, elle avait tout de même côtoyé celui qui provoquait ces chamboulements pendant plusieurs années avant de ressentir de telles choses.

Ses mains glissèrent du corps de l’autre Anderson. La première réponse de celui-ci fit frissonner la Belle. Elle ne s’attendait pas à une attitude semblable. En fait, elle ne savait même pas à quoi elle s’attendait alors qu’elle commençait à le suivre à travers les rues de Black Valley. Miss Anderson perdit son sourire angélique aussi vite qu’il était apparut. Son cœur se serrait devant le comportement de Carter. Et si entre-temps tout avait changé pour le jeune homme? Cela rendait la demoiselle perplexe. Elle détestait se sentir ainsi, si vulnérable, telle une vraie humaine. Une légère moue de dégoût passa brièvement sur ses lippes, alors qu’elle détournait la tête de son demi-frère. Et si cela était tout simplement imaginé? Qu’une rêverie de la Sorcière? Elle remettait facilement en doute ses propres sentiments et ceux de Carter. Ses bras se croisèrent sous sa poitrine, elle tentait de reprendre une respiration normale, prenant de grandes inspirations. L’air semblait sèche et peu satisfaisante. Elle aurait aimé ne rien ressentir du tout. Cela aurait été si simple. Mais en même temps… Un soubresaut parcoura le corps de Khaly’ alors que l’homme devant elle se positionnait debout. Ils étaient si près et pourtant la Brunette ressentait une barrière entre eux. Et s’ils n’avaient pas le droit au bonheur? Son regard s’accrochait à celui du beau brun. Elle pouvait sentir son souffle frôler sa peau glacée. Khalysta souhaitait secrètement d’être encore plus près, de reprendre contact avec lui…

La question du jeune homme coupa les pensées qui défilaient à une vitesse folle dans la tête de la Belle. Elle détourna promptement la tête, quittant l’océan sécurisant de ses yeux. Ces quelques mots, aussi simples soient-ils semblaient compliqués pour la Demoiselle. Elle recula de quelques pas, se dirigea avec sa démarche unique près de la cascade.

J’ai eu envie de marcher ce matin et je t’ai vu tournant au coin d’une rue. Quand j’ai remarqué que tu allais vers la forêt, je me suis dis… Je croyais que tu aurais apprécié… Je me suis tout simplement trompée.

Les mots défilèrent rapidement et en même, quelques pauses s’infiltrait à travers ces quelques phrases. C’était beaucoup plus simple alors qu’elle ne le voyait pas. S’il avait été face à elle, aucun mot n’aurait passé ses lippes. Elle passa à reprises ses doigts dans ses cheveux, la nervosité emplissant son corps. Son regard se perdait à travers la cascade. Malgré tout ce qu’elle ressentait, elle le voulait tout de même près d’elle.

Une subtile incompréhension s’immisçait en la Belle. Il avait une attitude distante, cela se voyait et pourtant il positionna son front sur celui de Khalysta. Plusieurs messages émanaient de cette attitude contradictoire et elle ne pouvait déterminer lequel écouter. C’est la question qui donna le verdict. Elle devait prendre ses distances et c’est à ce moment là qu’elle recula. La situation était étouffante. L’Anderson s’en voulait d’agir ainsi. Avant tout était fait de simplicité. Elle pouvait avoir qui elle voulait en un claquement de doigts. Elle jouait avec les émotions des gens les manipulant pour son propre plaisir. Tant que les siennes n’étaient pas en cause, elle pouvait se divertir avec n’importe quel homme. Avec Carter c’était différent. Elle ne l’avait pas contrôlé. Ce n’était pas par choix. Cela s’était imposé graduellement. Non, car si l’Anderson avait pu choisir, elle n’aurait pas pris une personne de sa famille. Malgré le manque de lien par le sang, ils étaient dans la même famille. Ils avaient grandi ensemble et été élevé de la même façon. Khaly’ s’était donc, dirigée vers la cascade et répondu par la même occasion à cette question qui lui donna un coup au cœur.

Alors que ces paroles restaient en suspend, s’évadant entre les arbres, la Belle se surpris à penser à ses parents. Sans leur mort, rien ne serait réellement arrivé. En effet, elle n’aurait certainement pas appris cette adoption et ce qu’elle ressentait pour celui qu’elle considérait comme son frère dans ce temps-là, n’aurait jamais évolué. Cela aurait été pris pour une forte fraternité empreinte d’une complicité considérable. Il fallait qu’elle trouve quelque chose pour mettre la faute de ce qu'il lui arrivait. N’était-ce pas malsain de penser à ses parents en pareil situation? Ses idées n’étaient plus complètement claires en la présence de l’autre Anderson. Ses émotions la conduisaient plus loin qu’elle ne l’aurait voulu, brisant toutes les limites imposées. Son côté réfléchi ne se prononçait plus, sa tête vide de tout bon sens. Serait-ce son cœur qui parlait maintenant? Khalysta ne le voulait pas. Il fallait entendre raison, oublier ces quelques moments d’égarements et reprendre une vie, presque, normale. Elle n’aurait pas dû le suivre et elle le savait. Erreur de sa part qu’elle ne referait plus. Cette nouvelle détermination pris fin, alors qu’elle commençait à naître. Il n'était même plus question de partir. Le corps de Carter plus près encore, son souffle chaud effleurant la peau pâle de son cou, point sensible de la Demoiselle. Les frissons ne finissaient de danser dans son corps menu, passant des pieds à la tête. Sa respiration arrêta, son coeur probablement aussi.

Les yeux de Miss Anderson se fermèrent au son mélodieux de la voix du jeune homme. Un perceptible sourire se dessina à ses lèvres. La voix de Carter envoûtait Khaly’, par ce son charmeur. Ce nouveau changement d’attitude lui plaisait bien, mais un pressentiment lui disait que cela ne serait qu’éphémère. Elle ne se trompa pas, puisqu’il dit cette deuxième phrase et qu’il s’éloigna. Cette quelconque magie qui s’était installé pour ces quelques secondes s’envola en même temps que tout espoir qui avait pu naître en Khalysta. Cette nouvelle franchise faisait mal à entendre. Sa voix l’avait induit en erreur pour avoir une finalité brutale. Il avait subtilement joué avec elle.

Bien sûr que non…

Elle devait lui faire face, même si cela lui faisait mal. Il avait décidé d’être franc, elle le serait aussi. Une pointe de colère montait en elle. Cette situation les menait où? Il n’aurait droit qu’à quelques moments volés, pour finalement se faire plus mal qu’autre chose. Les risques étaient grands. Elle tourna les talons et approcha rapidement vers celui qui faisait battre ainsi son cœur. Elle plongea directement ses yeux sombres dans ceux clairs du jeune homme.

Il faut bien l’avouer, ce ne sera jamais apaisant!

Lorsqu’elle dit ces quelques mots sa voix se cassa. Son visage restait stoïque, mais en elle un mélange de colère et de tristesse l’étouffait. C’était une vérité dure à dire. Non, elle n’aurait pas dû le suivre et pourtant, à ce moment même, elle ne voulait pas être à un seul autre endroit.

Ce n’était pas contre lui que se dirigeait cette colère soudaine. Elle l’était autant pour elle-même que pour cette situation dont elle ne pouvait ressortir. Elle détestait être aussi affaiblie par des sentiments. Une vulnérabilité qu’elle ne connaissait tout simplement pas chez elle. Khalysta se croyait plus forte que tout. Plus forte que ses propres sentiments et de ceux à son égard. Non, elle ne pouvait être en colère contre Carter. Ses sentiments le lui empêchaient et puis ce n’était pas de sa faute. La Belle aurait toutefois préférer que celui qui faisait battre son cœur soit plus présent. Une distance semblait s’immiscer entre eux. Il venait de dire que sa propre présence ne l’apaisait pas et il avait raison, car la Demoiselle ressentait la même chose. Une tempête d’émotions se bousculait à l’intérieur d’elle. Toutes plus différentes les unes que les autres et ce, provoquer par la seule présence du jeune homme. Khaly’ manquait de mots. Elle aurait voulu pouvoir dire ce qu’elle pensait, même ressentait, mais rien me franchissait la barrière de ses lèvres. Peut-être étais-ce préférable ainsi? N’étais-ce pas quand l’on disait les choses qu’elles devenaient réelles? Une fine parcelle de l’Anderson aimerait que toute cette histoire ne soit imaginée. Car même si elle ne voulait pas se l’avouer cela lui faisait mal.

Pourtant, elle se trouvait toujours face à lui. Elle venait d’admettre qu’elle pensait la même chose que Carter, que leur histoire n’était pas apaisante et plus compliquée que tout autre chose. Elle était tout près mais si loin à la fois. Paradoxe éclatant. Son cœur continuait de frapper dans sa poitrine, une étrange impression que même l’homme assis devant elle, pouvait l’entendre sans problème. Ce son emplissait l’endroit pour la Belle. Le subtil chuchotement de la cascade, le frottement des branches des arbres ainsi que les nombreux bruits d’animaux n’atteignaient plus la Brunette. Il n’avait que ce son répétitif et prompt, lui rappelant ce que lui faisait ressentir son demi-frère. Cela rendait les choses si réels, même trop au goût de la Sorcière. Khalysta ne détachait pas ses yeux de ceux de Carter, s’y accrochant pour ne pas succomber à certains de ses désirs. Elles devaient garder ses pensées sur les risques que provoquait cette relation pour ne pas s’éloigner du chemin imposé. Ne c’était-elle pas déjà bien éloigner de celui-ci, alors qu’elle ressentait ces « choses » pour un membre de sa famille. Alors la voix du beau Brun s’éleva, enterrant celui de son cœur. Ces premières quelques paroles emportèrent sa colère vers d’autres lieux. Il était content c’est ce qu’il l’importa alors. Elle n’oubliait pas le reste, mais l’enfouissait quelque part dans son esprit. La suite lui vola un simple rire d’entre ses lèvres. Elle baissa la tête, détournant le regard, passant une de ses mains dans ses cheveux.

Arrêtes! Tu joues avec moi, là…

Khaly’ reporta alors son regard vers le jeune homme. Le sourire qui trônait sur ses lèvres en décrocha un sur celui de la Demoiselle. Oh oui, il jouait, car en faisant cela il ensorcelait la Belle. Elle n’appréciait pas cette puissance que pouvait avoir Carter sur elle, mais ne pouvait l’en empêcher. Ces réactions parlaient d’elles-mêmes. Le vent s’emportait à ce même moment, s’infiltrant dans les cheveux foncés de Khalysta, refroidissant les lieux. Elle croisa ses bras sous sa poitrine, le froid possédant son corps, frissonnant affreusement. Ce pouvait-il que cela soit un signe?