Je t'aime... [Chris D. Henlow]

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Je t'aime...

J’avais passé un coup de fil la veille à Chris, non seulement j’avais très envie de le voir, mais de plus, il devait m’expliquer le pourquoi du vol chez l’antiquaire. Pourquoi avait-il fait ça, dans quel but et tant d’autres questions.

Il m’avait raconté ce qu’il avait fait avant, oui, avant. Et je dois dire que je faisais tout pour oublier son passé. Je préférais le savoir tranquille comme maintenant. Je ne voulais pas qu’il recommence ses bêtises, pas pour moi. Je n’en vaux pas la peine. Je préférais le savoir libre et heureux sans moi, plutôt que de le savoir derrière des barreaux et encore une fois, sans moi.

Détrompez-vous, je n’avais aucunement l’intention de nous séparer. La vision d’un Black Valley sans lui me déplaisait plus que tout. Déjà que j’avais du mal à passer une journée sans lui, j’avais du mal à ne pas lui laisser une bonne trentaine de messages chaque jours. Que se soit par message vocal ou par texto, j’avais du mal à ne pas penser à lui, il fallait que je lui montre que j’étais toujours là. Il fallait que je lui prouve que je pense à lui chaque secondes qui passent. Je ne pouvais me réveiller le matin sans voir « Un nouveau message » sur mon portable, sans quoi je faisais la tête et restais au lit, ou du moins jusqu’à ce qu’Oly me prenne par les cheveux et me sorte de draps.

Je me laissais dépérir sans lui, lorsqu’il me parle d’une autre, même si ce n’est qu’une amie, j’avais mal. Autant physiquement que mentalement. Mal physiquement parce qu’il me fendait le cœur, mentalement parce que ça fait mal… C’est tout.

Même mes nuits sans lui à mes cotés étaient insupportables, je n’en dormais plus. Il fait ma vie. Plus d’une fois j’aurais voulus l’inviter à passer au moins ses week-ends chez moi, mais je n’avais jamais osé. Premièrement parce que je ne savais pas si ma sœur était d’accord et deuxièmement, je ne voulais pas montrer à Chris qu’il était ma faiblesse. Je n’avais pas vraiment envie qu’il sache tout ce que je ressentais pour lui. Je n’y pouvais rien, j’ais été éduquée ainsi.

Voilà pourquoi je marchais tranquillement dans les couloirs de l’hôtel de notre petite ville en direction de la chambre 13. J’arrivais enfin devant, je toquais et attendais impatiemment qu’il m’ouvre.

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Lorsqu'Emily l'avait appelé la veille, Chris n'avait pas trop su comment réagir. Ok, elle voulait le voir, mais il sentait dans l'intonation de sa voix qu'il n'y avait pas que ça... Il sentait qu'il allait passer un sale quart d'heure et s'y était bien préparé. Emily n'était jamais venu chez lui... Ils s'étaient toujours donné des rendez-vous hors de leurs domiciles.... En même temps, lui, il n'avait pas encore assez d'argent pour se payer autre chose qu'une petite chambre d'hôtel dans le seul et vieil hôtel de Black Valley... Chris soupira. C'était vraiment le bazar dans sa chambre, tellement, qu'on ne voyait plus le sol.

Des chemises, des chaussettes, des caleçons trainaient sur le plancher attendant d'être rangés. Des restes de nourriture étaient posés sur sa table et donnaient à la chambre une odeur particulière de cuisine de fast food.La seule partie propre : la salle de bain ! Eh oui, Chris n'était maniaque pour rien, sauf pour les sales de bain. Son gel, son peigne, son rasoir, tout était disposé de façon carrée, rangée, alignés au millimètre près. Chris soupira encore une fois. Il allait falloir qu'il range tout avant qu'elle arrive ou alors elle le prendrai pour un gros porc ce qui casserait quelque peu son image de beau gosse ténébreux et mystérieux...

* TOC TOC TOC*

Eh merde, se dit-il. Elle était déjà là. Comment la blâmer ? C'était bien Chris qui avait traîné toute la matinée dans sa chambre à regarder une série débile nommée Dallas. Il était même devenu accroc. Comme il savait que c'était elle ( intuition masculine ), il se dépêcha de tout ranger en vitesse.... Oui, ranger, c'est à dire tout mettre en boule et tout foutre sur le lit et/ou dans le placard. Une fois que c'était fait, il alla se regarder dans le miroir, se fit un clin d'œil et se rua vers la porte pour accueillir sa bien aimée.

Il ouvrit donc la dite porte avec un immense sourire, Fier d'avoir tout ranger en si peu de temps.Emily était juste en face de lui, les bras croisé. Il ne savait pas ce qu'elle avait mais elle, elle ne souriait pas vraiment. M'enfin bref, il se dit que c'était parce qu'il ne faisait pas beau aujourd'hui et lui fit un petit clin d'œil.

- Alors ma belle, que me vaut cette petite visite ? Aurais-tu envie de tester autre chose que les banquettes ?

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J’attendais quelques minutes devant la porte de sa chambre, j’entendais des bruits sourds à l’intérieur. ‘Mais que fait-il ?’ Je haussais les épaules et m’appuyais contre un mur, l’air maussade. Je ne savais pas comment le lui dire, j’avais peur de lui faire mal, j’avais peur que ça se termine en dispute. Je ne voulais pas qu’il s’énerve. Seulement, dérober un pendentif et me l’offrir par la suite… C’était plutôt… D’un côté j’appréciais le geste, j’aimais le fait qu’il se décarcasse pour m’offrir un cadeau. Mais de l’autre côté… Ce geste aurait très bien pu couter le poste de mon amie, Jenny, chez l’antiquaire. La porte s’ouvrit enfin, je découvrais le visage tout sourire de mon amour. Mais malheureusement pour lui, je n’avais pas envie de plaisanter aujourd’hui. Je me redressais et croisais mes bras. Chris me fit un clin d’œil et enchainait.

- Alors ma belle, que me vaut cette petite visite ? Aurais-tu envie de tester autre chose que les banquettes ?
- Désolée mais non.

Je passais entre l’espace qui séparait Chris de la porte et arrivais dans sa chambre. Sa chambre, je n'y faisais même pas attention, je remarquais qu'un lit était là, mais rien d'autre. J’ai voulu ma réponse froide, de façon à ce qu’il se pose des questions, qu’il se prépare à ce que j’allais lui dire.

- J’aime beaucoup ton médaillon, tu l’as pris chez l’antiquaire n’est ce pas ?

Je me mettais assise sur son lit, et croisais mes jambes. ‘Alors Chris, n’as-tu pas quelque chose à m’annoncer ?’ Je le regardais l’air de rien, me dira t-il qu’il l’a volé ou non ? Finalement non, je n’attendais pas de réponse de sa part. Je me levais et me positionnais derrière lui, je le pris tendrement par la taille et lui murmurais à l’oreille.

- Il a dû te couter cher non ?

Allait-il s’en vouloir pour ce qu’il avait fait ou allait tout simplement profiter de la situation ? Savait-il que j’étais au courant ? Et avait-il seulement remarqué que je ne le portais pas, ce fameux médaillon ? Pour le moment, je n’osais pas le réprimander tout de suite, je voulais savoir comment il allait se comporter, comment il allait réagir. S’il allait s’imaginer que je l’avais toujours et me croire sur parole, s’il n’allait avoir aucun regret. Ou bien s’il allait stresser et tout m’avouer. Je ne savais pas comment le prendre. Devais-je encore le faire mijoter ou alors tout lui avouer et attendre des explications. Car j’étais en droit de les devoirs, ces explications. Je décidais d’attendre encore un peu, de lui faire comprendre où je voulais en venir. Je lâchais sa taille et passais mes doigts sur ses épaules tout en retournant devant lui. Je collais mon front au siens, et m’amusais avec le col de sa chemise.

- Tu dois connaitre mon amie, Jenny. Elle y travail justement, chez l’antiquaire. Elle est son assistante… Temps de pose. Je suis allée la voir il y a deux jours maintenant… Nouveau temps de pose, je regardais Chris droit dans les yeux. J’ai été bien surprise lorsqu’elle m’a demandé de lui rendre le médaillon.

Je le lâchais et retournais m’asseoir sur le lit. Je croisais les bras et le fusillais du regard.

- Je pensais que tu avais changé, et que tu étais devenu honnête. Je me suis bien trompée apparemment…