More about us || ft. Paula D. Bass

Jonathan se réveilla en sursaut. Il poussa violemment sa couverture sur le sol et se leva promptement. Il claqua la porte de sa chambre et, après s’être rapidement habillé, il sortit de la maison. Encore ce fichu rêve. Il ne le quittait plus de ces temps-ci. A chaque nuit, il revenait, le hantait de toute sa malveillance. Et chaque matin, Jon’ se réveillait furieux, encore plus que la veille mais beaucoup moins que le lendemain. Il ne savait que faire pour le chasser définitivement. Il avait essayé plusieurs techniques, sans aucune réussite. Il vagabondait dans les rues encore désertes de Black Valley, se laissant guider dans les ruelles de la ville par son instinct. Où allait-il ? Il n’en avait aucune idée, toutefois il savait que ce jour-ci était différent, qu’aujourd’hui il allait enfin peut-être trouver Le Remède à ce cruel cauchemar. Il arriva devant le cimetière. Il voulut y entrer car cela faisait longtemps qu’il avait prévu d’aller voir s’il n’y avait pas une quelconque tombe portant le nom Bass, cependant, le destin en choisit autrement. Ses pieds l’orientèrent vers la forêt. Quand il se rendit compte où il allait, il lâcha un léger soupir. Cette fameuse forêt. Il n’aurait pas besoin de plus de deux mains pour compter le nombre de jour où il n’y avait pas été. La forêt et lui, c’était une grande histoire d’amour, pour le meilleur comme pour le pire, dit-on. Encore une fois, il allait s’aventurer dans ses ténèbres, dans ses profondeurs, à la recherche de l’introuvable. Ce n’était pas la première fois qu’il y entrait sans une conviction, sans une idée précise pour laquelle il y venait. Jon’ était comme attiré, comme s’il devait accomplir une mission, une charge qui lui aurait été confié et, vu qu’à chaque fois il n’y parvenait pas, il était incité sans cesse pas cet endroit. Il n’aura que l’âme en paix qu’une fois la tâche exécutée …
Le temps où il n’y allait que pour se promener est révolu. Les moments où il s’y baladait rien que pour son propre plaisir est passé. Maintenant, il avait un but, bien qu’indécis et sombre …
La forêt lui parut plus claire que d’habitude, peut être qu’une simple impression. Ce fut un des seuls jours du mois où il n’avait pas neigé. Aux alentours des arbres dénudés, il restait çà et là quelques feuilles en décomposition. Jonathan marchait d’une allure lente et monotone. Son esprit était ailleurs que dans ce bois, il voguait à la recherche de nouveaux intrépides horizons. Il avançait tout de même et il s’approchait du cœur de la forêt. Le silence régnait en seul maitre ; hormis ceux des oiseaux, aucun bruit ne se faisait entendre. Le calme faisait du bien à Jon’ après ces nuits incessamment tourmentées. Il débarqua devant un arbre qui l’intrigua. Apparemment, il n’était jamais venu dans cette partie de la forêt, plus reculée et plus sombre. Cet arbre devait être plusieurs fois centenaire, et ce n’est que peu dire. Il s’arrêta devant et l’observa. Un bruit le dérangea. « Ce devait être un animal », se dit-il, néanmoins il n’en avait pas le cœur net. Il se retourna et vit une ombre passer entre deux bouleaux, un peu plus loin. Il eut envie de la suivre …
La curiosité. Ce mot résumait presqu’entièrement Jonathan. Tout tournait autour, chacun de ses actes étaient pour la plupart accomplis à cause de sa curiosité, aussi immense qu’incontrôlable. Dans sa tendre enfance, celle qu’il ne se rappelait quasiment plus, sa mère lui avait cent fois – non mille – reproché cette partie de son caractère qu’elle appelait communément « son plus grand défaut ». Quoi que sa mère en pensait, Jonathan ne pouvait aller contre sa nature, c’est un fait.
Jon’ marchait assez rapidement. Il guettait un nouveau bruit afin de localiser la personne ou la chose qui l’avait dérangé. Après une dizaine de minutes, il débarqua dans une vaste clairière. Au milieu, dans l’herbe fine et encore humide par la rosée matinale, quelqu’un était assis. De loin, il ne put dire qui cela pouvait bien être et ce fut comme cela qu’il s’approcha. Peut-être aurait-il mieux fait de repartir au village …