Un bruit strident la réveilla en sursaut. Son cœur battait à la chamade. De la peur? Non seulement un réveil brutal et matinal. Ce n’était pas un traditionnel réveille-matin qu’il l’avait ainsi enlevé des bras de Morphée, mais un bruit de tonnerre. Un orage pointait à l’horizon. La Belle n’avait pas encore ouvert les yeux, mais elle était complètement en éveil. Depuis le dernier tonnerre qui avait frappé, aucun bruit n’avait suivi. Ni le son d’une pluie s’abattant sur les toits, ni rien d’autre. Seul son souffle coupait le silence régnant dans la pièce. Khalysta se leva. Des gestes gracieux mais prompts. En moins de quelques secondes, Miss Anderson se retrouvait sur ses deux jambes, devant des grands rideaux de soies violets. Ils s’ouvrirent alors seuls, son pouvoir déjà en action. Elle n’avait pas besoin d’être en pleine capacité, elle pouvait l’utiliser comme bon lui semblait. À force de l’utiliser, elle pouvait maintenant presque tout faire avec. Ce qui ne fonctionnait pas, Khaly’ faisait tout pour qu’elle puisse y arriver le plus prochainement possible. Elle adorait la télékinésie et s’en servait à chaque fois qu’elle le pouvait. Si la Demoiselle devait perdre son don, elle n’y survivrait pas disait-elle. Elle aime bien exagérer les choses, Miss Anderson.

Devant elle, s’étendait un paysage sinistre. Un plafond de denses nuages étaient bien accroché au ciel. Déjà qu’à cette heure, le soleil n’est pas bien haut, ce lit gris rendait le tableau plus sombre qu’il ne devrait l’être. Aucune personne ne se promenait dehors, seul des feuilles faisant leur bout de chemin par le vent semblaient en action. Quelques éclairs illuminaient, durant quelques secondes, le ciel obscur. La Belle trouva se spectacle plutôt beau, sans savoir réellement pourquoi. Quoi qu’elle avait toujours eut un faible pour les choses ténébreuses. Un faible, presque imperceptible, sourire apparut sur ses lippes. Elle se détourna alors devant se paysage de saison et traversa sa chambre. La Demoiselle se dirigea directement vers la salle de bain. Toujours en utilisant cette démarche qui la décrivait si bien; assurée et tête haute. En moins de deux, elle se retrouvait face à son reflet. Un double identique, renvoyant ses moindres traits. Aucun défaut, pensa-t-elle. Même si elle sortait du lit, elle se trouva rayonnante de beauté. Ses mains caressèrent même le verre du miroir. Son sourire s’élargie devant cette réplique d’elle-même. La Belle s’aimait d’un amour sans limite. Khalysta resta un temps, plus que nécessaire, devant la glace à se contempler. Elle se prépara finalement, prenant soin de son corps. Une douche obligatoire, traitement pour ses cheveux, pour sa peau, les crèmes ne finissaient plus. Elle s’habilla en vitesse, un pantalon « slim » noir, ainsi qu’un haut blanc, des bottes longues noires aussi. Bien maquillée et coiffée, elle sortie, un manteau long rouge éclatant sur elle.

La Demoiselle rayonnait de beauté, mais son visage restait impassible. Elle avait perdu son sourire, mais une envie soudaine d’être à l’extérieur, malgré ce temps, avait monté en elle. Elle voulait ressentir le vent frais sur ses joues. Entendre les feuilles mortes se froisser sous ses pas, entendre les grondements du tonnerre mais surtout elle voulait sentir parfum de pluie et de forêt. Serait-elle une amatrice de la nature? Pas du tout! Elle pouvait se salir, se décoiffer… Toutefois, cela donnait une ambiance. Une ambiance qui accompagnait ses humeurs. Miss Anderson avait surtout envie de s’amuser, de manipuler... En résumé, d’être garce. On ignorait qui on pouvait rencontrer, surtout en de telle température. Pourtant la Belle continuait son chemin. Allant là où ses jambes lui dictaient. Sans s’en rendre compte Khaly’ se retrouva sur la grande route, déserte, seulement pour le moment. Tout au bout se trouvait le barrage électrique que sa famille avait installé. Barrière pour quiconque veut sortir de la ville. Ses pas perdirent quelque peu de cadence, jusqu’à se stopper. La Demoiselle parcoura les lieux de ses prunelles foncées. L'endroit n'était pas si désert que cela finalement. Elle le savait maintenant, elle n’était pas seule…

Ce genre de réveil n’était guère plaisant. Elle devait faire avec, mais rien ne pouvait la rendormir. Elle avait eu beau se tourner de tous les côtés, ne pas ouvrir les yeux, essayer de toutes ses forces… Le sommeil ne s’était pas pointer le bout du nez. Cette œillade à sa fenêtre l’avait complètement réveillée, Khalysta n’irait pas se blottir dans ses couvertures chaudes, de nouveau. Le temps sinistre allait plutôt bien avec les sentiments qui emplissaient son menu corps. Certes, ce genre de temps lui plaisait, mais la représentait bien aussi. Restant plus que voulu devant la vitre qui la séparait de l’extérieur, son regard devenait vide, perdue dans ses innombrables pensées. Le simple sourire qui avait orné ses lèvres s’était figé. Seules ses mains jouaient avec la pointe d’une bouclette. Elle revenait peu à peu la Demoiselle au cœur de pierre, aussi droite qu’une statue. Si elle s’était « attendrit » devant se paysage sinistre, il n’en était plus rien. Elle ne le voyait plus. Elle reprit bien vite ses sens, se dirigeant vers sa salle de bain. Khalysta faisait le moins de bruit possible avec cette démarche gracieuse. Après sa préparation, elle se trouvait déjà à l’extérieur, sentiment de liberté nouveau. La Belle se retrouvait parmi les feuilles mortes, le vent glaciale d’automne et les quelques grondements de tonnerre.

Le véritable orage se produisait en elle. Ce sentiment était présent depuis la perte de ses parents adoptifs. Elle ne pouvait pas l’oublié. N’étais-ce pas une journée comme celle-ci où Miss Anderson les avaient perdu? Un seul sentiment dépassait cette peine et c’était la vengeance. Elle ne voulait que cela. La Sorcière voulait la mort de chaque membre de la famille ennemie. Comment ne pas vouloir autrement? Depuis ce jour elle se jure que le moment opportun arrivera et qu’elle pourra enfin l’avoir, cette vengeance. Cela ne les ramènerait pas, certes, mais cet orage en elle s’apaiserait. Elle le croyait. Tous ces sentiments par rapport à la température semblaient venir de cela. Khaly’ refusait d’y penser davantage. Même que cela l’avait amenée plutôt loin. Elle ne s’en était pas rendu compte. Ses jambes l’avaient guidée comme un simple pantin. Bref, cela ne la dérangeait pas, seulement le mauvais empirait. L’orage approchait, cela se voyait pas les répétitions de tonnerre et d’éclair. Au moins, elle n’y pensait plus. Ses pensées étaient plus loin enfuit pour le moment, seulement. Elles reviendraient comme toujours. Pour le moment elle se concentrait sur la nouvelle venue près d’elle.

Cette personne l’apaisa sans réellement le savoir. Sa compagnie, seulement sa présence, éloignait ses mauvais tourments. Un faible sourire apparut aux lippes de la brunette. Toutefois, il ne resta pas longtemps. Sa chère sœur, n’était pas comme avant. Ses cheveux avaient changé, ses traits même n’étaient plus totalement identiques. Cela rendit perplexe Khalysta, mais elle ne le laissa pas paraître. Elle se contenta d’approcher vers sa sœur. Elle la considérerait toujours ainsi, malgré le fait qu’elle n’avait aucun lien de sang.

Je pourrait te dire la même chose…

Elle dit cela avec un léger ton moqueur. Mais bon, Tatiana était bien la seule personne qui ne la dérangeait pas. Seule sa présence ne l’agaçait pas. Seule et une autre personne, mais cela non plus, elle ne voulait pas y penser. La Belle s’approcha davantage encore. Ses doigts fins frôlèrent la chevelure blonde de sa sœur. Elle arqua seulement un sourcil.

Je ne comprends pas ce changement, cela fait plutôt Hopkins.

Une petite moue de dégoût s’empara de son faciès. Elle plaisantait, certes, mais il est vrai que ce blond platine était une caractéristique de certains membre de cette famille.

Cela te va plutôt bien, tout de même.

Sa voix neutre revint. Ses doigts avaient délaissé les cheveux de l’autre sorcière, retrouvant la chaleur de sa poche. Son regard noisette avait retrouvé celui de la nouvelle Blonde.

La concentration de la belle divaguait autant qu’elle le faisait à travers les routes. Personnes ne s’était aventurer à l’extérieur, et elle non plus, habituellement, elle ne l’aurait pas fait. Alors qu’elle avait regardé vers l’extérieur cette envie d’être sous cet orage l’avait plu. De ce fait, Khalysta était maintenant dehors, entre le vent qui s’élevait et les feuilles mortes qui se soulevait sous ce dernier. Ses pas retentissaient sur le sol sec, pour l’instant. Dans peu de temps il serait sûrement couvert d’une fine couche d’eau, ce qui ne plairait pas à la Belle, car elle aussi le serait. La sorcière regrettait un peu d’avoir succombé à cette pulsion, d’ordinaire, elle réfléchissait avant d’agir. Pas cette fois-ci, seulement. Khaly’ avait suivi ses pas, chaque geste non calculé. La voilà qui est maintenant aux frontières de cette ville plus qu’étrange. La présence d’un autre individu l’avait tout de suite éloignée de ses songes sombres. Sans le laissé réellement paraître, une joie emplit son menu corps. Tatiana était bien la seule dont Khalysta aimait la présence. Elle ne s’amusait pas avec elle. Elle ne jouait pas ce jeu qu’elle apprécie tant avec les autres; la manipulation. Non, avec elle, la sorcière était elle-même. Chacune des sorcières comprenaient bien l’autre et pensaient généralement les mêmes choses. Leurs côtés sadiques se complétaient et le fait qu’elles ne soient pas toutes les deux de véritables Anderson créait un autre lien.

Le temps commençait à se refroidir en ce début de journée maussade. Pour preuve, une petite fumée émanait d’entre les lippes des demoiselles alors qu’elles prononçaient leurs paroles. Après la plaisanterie de la Brunette, celle-ci parcourra l’endroit des yeux. Les mains dans les poches, elle réfléchissait à ce qu’elle pouvait bien dire à sa sœur pour ne pas l’inquiété. Elle l’avait tout de même réveillé, ce que Miss Anderson n’avait pas souhaité. Elle ne lui mentirait pas, détournerait seulement la question.

Je ne pouvais pas m’endormir. Je pensais à quelque chose de bête et cela m’a tenu réveillé… Il ne fallait pas que tu te lève pour ça!

Pas totalement vrai, ni totalement faux. Et puis elle ne voulait tout simplement pas en parler. C’est sûr, elle avait un fond de remords d’avoir réveillé sa sœur- elle ne pensait plus à son pouvoir- mais tant pis, Khaly’ n’en parlerait pas davantage. Son attention se détourna du paysage tout autour pour revenir à la nouvelle blonde. Elle semblait avoir changé. Pas seulement au niveau capillaire, mais aussi d’un peu partout sur son corps. La Belle devait afficher un visage perplexe, parce qu’elle ne se souvenait pas d’avoir vu sa sœur comme cela et ce, même au début de leur conversation. La sorcière aperçue même le petit mouvement rapide de l’autre Anderson pour cacher sa main. La Brunette laissa échapper un soupire. Elle attrapa se qui se cachait derrière la poche de son manteau et regarda attentivement. Tatiana changeait littéralement.

Tu es sûr que toi, ça va?

Légère inquiétude dans la voix de la Demoiselle. En même temps, elle pouvait s'échapper des questions qui auraient pu suivre, suite à son réveil tourmenté. Khalysta était comme cela, pensant tout de même à sa petite personne, au fond d’elle.

Elle l’avait dérangée, elle le savait et pourtant la culpabilité ne la submergeait pas. C’était pas intentionnel, mais elle n’aurait rien pu faire pour que cela se produit autrement. N’étais-ce pas sa sœur elle-même qui avait décidé de la suivre ce matin d’orage? Eh bien oui et Khaly’ ne pouvait pas aller contre cela. C’était ces pensées qui défilaient dans la tête de la Belle. Elle tentait de se convaincre elle-même, en fait. Ce fut un soulagement alors que sa sœur ne prononça aucune question sur ce réveille matinal. Elle pouvait mieux se comporter, être plus naturelle. L’orage approchait, le tonnerre et les éclairs plus présents qu’au moment où elle avait été à l’extérieur ce matin. Même qu’une fine pluie commença à s’abattre sur la ville de Black Valley. Le changement soudain de température était synchronisé avec le changement d’apparence de la Sorcière devant elle. Après s’être inquiété de son état, Khalysta fut surprise du manque de réponse à sa question. Malgré la tentative de la Blondinette pour paraître normale, Miss Anderson remarquait bien que sa façon d’être avait quelque chose d’étrange. Quelque chose de bizarre semblait l’habitée. Cela émanait d’elle. La pluie devenait légèrement plus forte. Quelques mèches des cheveux de la Brunette lui coulait au visage. Il fallait rentrer, quelque chose lui disait de partir. Peut-être ce vouloir d’être à l’intérieur, au chaud… Non il n’avait pas que cela. La question de la Belle restera ainsi, toujours sans réponse…

C’est à ce moment que le visage de sa sœur ase défit sous une douleur fulgurante. La sorcière avait toujours la main de celle qu’elle considérait comme sa meilleure amie dans la sienne. L’inquiétude emplissait totalement son corps maintenant. Comment faire autrement? Une des seules personnes qu’elle aimait souffrait devant elle. Le temps à l’extérieur semblait suivre sa croissance de douleur. Un sentiment d’impuissance en la Demoiselle montait graduellement. Que pouvait-elle faire? Si elle devait perdre Tatiana elle ne survivrait pas. Déjà qu’elle devait se rendre chaque jour sur la tombe de ses parents parce que leur perte était trop douloureuse, elle ne pouvait pas non plus aller sur celle de sa sœur. Le tonnerre grondait tout autour. Quand la blonde tomba au sol, le contact qu’elle avait se défit. Le cri atroce serra le cœur de pierre qu’avait Khalysta. Elle paniquait intérieurement.

Tati… Tatiana!

Son propre cri suivit la chute de l’autre sorcière. Elle devait penser vite. Il fallait agir. Elle pouvait bien crier pour avoir de l’aide, mais il n’avait personne dehors, pas par un temps pareil. Que lui avait-il prit de sortir, elle-même? Sa sœur l’avait suivi parce qu’elle l’avait réveillé et voilà ce qui arrivait. Miss Anderson ne pouvait pas non plus la porté, elle n’en aurait pas la force. Et où irait-elle? Elle était bel et bien impuissante dans cette situation. Simple spectatrice de ce film d’horreur. La Demoiselle se mit à genou au près de sa sœur. L’eau s’infiltrait à travers ses vêtements. Quelques gouttes se versant sur son visage, ses cheveux complètement mouillé. C’est à ce moment qu’elle vit le sang coulé du dos de la Blonde, traversant les vêtements de sa sœur. Il tombait au sol, se mélangeant avec la couche d’eau sur celui-ci. Elle ne pouvait pas voir ce qu’elle avait. Khaly’ tenta en vain d’enlever sa veste. Ses gestes étaient maladroits, elle dépassait l’état de la panique. Elle ne pouvait pas imaginer alors ce qui était sur le point d’arriver…

La pluie couvrait la ville entière dans un bruit anormalement fort. La peur gagnait peu à peu la Demoiselle qui voyait bien que sa sœur n’allait pas. Alors que Tatiana venait de s’effondrer sur le sol mouillé, elle avait fait de même alors que le cri perçant de la Blondinette traversait ses oreilles. Son souffle était saccadé, elle paniquait et ne pouvait rien faire d’autre. Elle tenta de retirer de ce qui pouvait gêner l’autre sorcière. La pluie embrouillait sa vue, ou bien était-ce quelques larmes de désespoirs? C’était bien cela. L’impuissance et la colère en elle débordait. Peut-être étais-ce aussi ce sentiment de culpabilité qu’elle ne connaissait pas qui faisait cela? Il y a bien longtemps qu’elle n’avait pas pleuré. Ce n’était ces grands sanglots, non seulement quelques gouttelettes qui roulaient, se mélangeant à la pluie, sur ses joues en feu. Tout allait si rapidement, le temps semblait aller comme bon lui semblait. Tout ce qui avait pu la perturber quelques instants auparavant étaient dans l’oubli. Rien ne venait s’infiltrer dans l’esprit de la Belle, rien qui pouvait déranger sa concentration de sur sa sœur.

Khalysta tentait de comprendre ce qui avait pu arriver pour qu’elle subisse une telle douleur. Elle se doutait bien que ce changement soudain d’apparence avait un lien étroit avec cette souffrance fulgurante, mais rien ne pouvait être confirmé. Tatiana sombrait plus le temps avançait. Son corps devenait d’une blancheur effrayante. Le sang continuait son chemin, souillant ainsi les habits de la Brunette et ses mains. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de toucher à son dos, essayant de voir ce qui s’y produisait. Une chose cachait l’intérieur des plaies, une ligne noire. C’était monstrueux à regarder, et pourtant les prunelles de la sorcière ne fixaient que cela. Plus rien ne semblait habiter le corps de sa meilleure amie. Celle avec qui elle entretenait une amitié semblait avoir quitté ce monde sombre. Le corps glacé de la Blonde était inerte sur le sol inondé de sang et d’eau. Instinctivement, Khaly’ observa au poignet de la jeune femme, si son cœur battant toujours. Rien ne laissait supposer qu’il avait encore de la vie en Tatiana. La panique avait laissé place au désespoir. Ce qui avait déserté la Brunette, revenait à une vitesse folle; la tristesse. Elle n’y croyait pas. La Demoiselle, ne pouvait imaginer que sa sœur soit définitivement… Partie. La jeune femme retourna le corps meurtri de l’autre sorcière. Ses doigts glacée et couvert de sang s’empara du doux visage de la Blonde. Elle le reposa délicatement au sol. C’était presque un rituel. Elle ne comprenait tout simplement pas. Tout avait été trop vite pour que cela soit réel. Un rire nerveux s’échappa d’entre ses lippes. Elle recula légèrement du corps de sa complice. Les larmes coulaient silencieusement des yeux de la Belle. Une haine envers cette vie qui lui enlevait toutes les personnes qu’elle aime emplissait son menu corps. Elle ne pouvait toutefois pas venger sa sœur. Que pouvait-elle venger? Elle ne savait même pas ce qui était la cause de cette épouvantable histoire.

Près d’un mètre de distance les séparait. Ce que Khalysta allait voir était surnaturel. Tout se pouvait en les frontières de Black Valley et cette journée d’orage le prouvait une fois de plus. Alors qu’aucune vie ne semblait exister en la Miss Anderson, ce qui semblait être la pointe de plumes ressortaient des plaies sanglantes du dos blafard de sa sœur. Étais-ce cela la sorte de ligne noire qui semblait occupé l’ouverture de la peau? Étais-ce réellement des ailes qui poussaient? Cela était impossible, sa sœur était bel et bien morte, devant elle, sans qu’elle puisse y faire quoi que ce soit. La fine bouche de la Belle s’entrouvrait, laissant percevoir sa perplexité et sa surprise. Sa main souiller de sang retrouvait la poitrine de Khaly’ tachant par la même occasion sa veste. Il restait toujours une lueur d’espoir…

La perte d’un être cher est plus douloureuse encore que n’importe quelle blessure physique. Alors que trois personnes qu’elle aimait plus que tout la quittaient dans un certain laps de temps, ceci est assez fort pour vous détruire vous-même. L’impuissance envahissait son corps, alors que celui de sa sœur, sa meilleure amie, gisait au sol, sans vie. La pluie s’abattait avec acharnement. Le soleil se cachait derrière les épais nuages qui laissaient tomber une déferlante pluie. Un silence religieux venait de la part de la Belle, qui ne pouvait détacher son regard sombre vers sa défunte sœur. Peut-il avoir plus cruelle comme situation? Même avec tout l’acharnement que pouvait avoir eu la Sorcière, Tatiana venait de quitter ce monde. Un creux au niveau de sa poitrine se formait légèrement. Rien ne semblait provenir de cette partie de son corps depuis un certain temps, et c’est dans cette situation que son cœur prouvait qu’il existait. Ne pouvait-il pas démontrer autre que la tristesse et la douleur comme manifestation? Khalysta n’en pouvait plus. Elle semblait à bout de force, même si elle n’avait presque rien fait. Son souffle lui manquait. Pétrifier dans cette position, elle devait regarder ailleurs, ne pouvant plus voir ce corps sans vie.

Alors que les plumes sortaient continuellement du dos glacé de Tatiana, Khaly’ avait ses yeux fixés au sol. Chacune de ses mains s’appuyaient sur le sol dur et trempé de la route qui conduisait au barrage. Le tonnerre grondait aussi fort qu’au début de cette journée, ceux qui avait réveillé la Belle. Celle-ci s’abandonnait. Laissant toutes ses larmes glisser le long de son visage angélique. Celles-ci trop longtemps retenus en elle. Khaly’ ne pouvait plus garder ce trop plein d’émotions plus longtemps, elle allait exploser, tellement cela faisait mal. Que lui restait-il sur cette terre? Plus rien, excepté le reste de cette famille qui n’est pas réellement la sienne. Plus rien ne resterait pareil. Elle ne pouvait plus utiliser ce visage stoïque en de telles circonstances. Alors que la jeune femme sombrait dans sa peine, une lueur scintillante provenait du corps mort de sa sœur. Khalysta releva doucement la tête, un air surpris emparait son visage, quelques larmes roulant toutefois toujours. Elle tourna promptement sa tête vers cette source lumineuse, presque trop brillante pour ses yeux. Les personnes n’assistant pas à la scène penseraient à une éclaircie du soleil, et pourtant ce n’était que le corps de Tatiana qui s’élevait en toute beauté vers le ciel. Ce spectacle était à en couper le souffle. La lueur représentait l’espoir qui emplissait le corps menu de la Brunette. La sorcière qui planait dans les airs se métamorphosait directement devant elle. Tout ce qui pouvait autrefois caractérisé Tatiana disparaissait à ses yeux pour devenir tout autre. Certes, elle resterait Tatiana, mais quelque chose changeait. Elle ne serait plus jamais la même. Rien de tel ne survenait habituellement à Black Valley. Les histoires de sorcières de vampires étaient banales face à ce qui se produisait. Seule Khalysta serait au courant et preuve que cette histoire est bien réelle.

La brume qui enveloppait cette ville maudite ne laissait rien apercevoir. La femme blonde avait disparue. Étais-ce l’esprit fatigué de la Sorcière qui venait d’imaginer cette mise en scène plus qu’irréaliste? Non puisque la jeune femme qu’il y quelques instants gisait au sol, se trouvait devant Khaly’. Celle-ci se releva péniblement. Son corps semblait trop lourd pour elle. Elle était trempée par la pluie et maintenant seuls ses vêtements avaient du sang, preuve de cette mort effroyable qui venait de se produire. Sa sœur était-elle bien morte comme le laissait paraître les derniers évènements? La Demoiselle tituba en direction de sa meilleure amie. Elle ne croyait pas à cela. Rien n’était réel, seule son imagination lui jouait des tours. La disparition de sa sœur occasionnait ce mirage. Un froid immense pénétrait son corps. Tout chancelait autour d’elle. Pourtant les deux sœurs se retrouvaient face-à-face. Si contrastante. Alors que rien ne les liait réellement, autres que ce sentiment d’amitié profonde, elles semblaient encore plus opposées l’une à l’autre…