Une jeune inconnue entre dans un bar et elle dit... [PV Néphelie ]

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Une jeune inconnue entre dans un bar et elle dit... [PV Néphelie ] Mjtgdf

Une jeune inconnue entre dans un bar et dit...

Chris avait soif... Pas soif d'eau, non, soif d'alcool. Le vrai, le pur. Sa vie commençait à stagner ici, à Black Valley, et il n'aimait pas ça... Il voulait s'amuser, prendre du bon temps. On aurait pu dire qu'il avait soif de vie si on avait voulu faire un mauvais jeu de mot, mais ça n'était pas le cas. Et puis, il en avait marre de toujours croiser les même personnes. Lubby, sa petite amie... Il la voyait tous les jours, maintenant, ça commençait à devenir une routine... Et Chris, la routine, il n'aimait pas ça... Et puis, elle vivait avec son ennemi, le vampire Seth Hopkins, qu'il croisait tous les jours plus ou moins.... Qu'est-ce qu'il ne l'aimait pas celui-là ! Pourtant, il n'avait rien contre son frère, James, même si il avait peur de lui, peur qu'il le croque du bout de ses dents pointues.

Notre jeune ami marchait donc seul, les mains dans les poches de son blouson en cuir noir, dans les rues de Black Valley. Ce blouson, c'était son ex qui le lui avait acheté. Elle trouvait que ça lui donnait l'air d'un rockeur. Lui, il trouvait juste que ça lui tenait chaud, alors il ne l'avait pas jeté.

- Punaise, qu'est-ce qu'il fait froid ici... se dit-il à lui même.

Un frisson lui parcourut le dos. C'est alors qu'il comprit qu'il lui fallait rentrer, vite, dans un endroit chaud, si il ne voulait pas se faire tuer par le froid. Il exagérait surement, mais il était frileux. Il préférait le chaud, l'été, au rude de l'hiver. En somme, il finit par pénétrer dans le petit bar de Black Valley. Le white Horse. C'était son ami James qui le possédait, et Chris ne s'en plaignait pas. Ils n'étaient, sans doute, pas encore assez intimes pour que James lui offre ses consommations - ou alors était-ce parce qu'il consommait trop et finissait ivre mort tous les soirs ?- mais Chris persistait à demander, au cas où.

Regardant autour de lui si de jolies filles étaient présentes ce soir, Chris haussa les épaules et se dirigea au comptoir. James n'était pas là ce soir, dommage, lui qui espérait pouvoir consommer gratuitement, et comme il n'était pas désespéré au point de faire de l'oeil au serveur, il se contenta de commander quelque chose de pas trop cher, et d'attendre. Lorsque le serveur lui servit son verre, il ne le remercia même pas, mais regarda autour de lui. Non, décidément, ce n'était pas son jour. Il n'y avait personne d'assez séduisant pour lui ce soir là au White Horse. D'ailleurs, il se demandait où était passé ses amis, ceux qu'il connaissait. Encore une fois, il haussa les épaules. Il finit quand même par enlever son blouson qu'il avait gardé fermé depuis qu'il était entré. Maintenant qu'il avait assez chaud, il n'en avait plus besoin. Il le posa sur le tabouret qui était à côté du sien.

Chris avait maintenant l'air d'un bad boy. Ses cheveux décoiffés, sa barbe de trois jours lui donnaient l'air d'un ex-taulard tout de même séduisant. En effet, le bleu de ses yeux attiraient le regard des autres. Quant à son sourire charmeur, il en usait à sa guise pour obtenir ce qu'il voulait... Enfin, sauf à Balck Valley car dans cet endroit si étrange où la moitié de la population ressemble trait pour trait à un top model, Chris n'avait plus la chance qu'il avait auparavant.... Il soupira.

Il entendit qu'un client entrait, mais il ne se retourna pas, pensant qu'il s'agissait du vieux Earl ou d'un autre vieil habitant de Black Valley qui finirait dans pas longtemps au cimetière, comme les autres. Il entendait des bruits de pas se rapprocher. Dos à la porte, il ne pouvait pas voir. Et puis, ça lui était égal, au fond, de qui entrait ou sortait de ce bar... Ce n'était pas ses affaires. Et puis, à sa gauche, quelqu'un s'accouda au bar. Les yeux de Chris se détournèrent tout seuls de sa bière et, ce fut avec plaisir et surprise qu'il la découvrit.

Il ne l'avait jamais vu auparavant et ne connaissait pas son prénom, mais elle lui plaisait. Ses longs cheveux noirs lui apportaient un air mystérieux renforcé par ses magnifiques yeux bleu-gris, cette couleur indéfinissable qui les rendaient plus captivants encore. Chris se sentit revivre ! Dieu existe, se dit-il. Un sourire se dessina sur son visage. Il devait à tout prix faire la connaissance de cette jeune femme. Il ne lui avait même pas encore parlé qu'elle le fascinait déjà... Alors, par fausse galanterie, il enleva le blouson qu'il avait posé sur le tabouret à côté du sien et fit son plus beau sourire à la demoiselle.

- Excusez-moi, je ne vous avais pas vu, dit-il... Vous pouvez vous asseoir si vous voulez... Au fait, moi c'est Chris.

Il lui fit un clin d'œil et but une gorgée de bière avant de se rendre compte à quel point son geste était ringard. Mais ça lui était égal, tout ce qui lui importait à présent, c'était la jeune étrangère. Et il priait pour qu'elle s'asseoie à côté de lui...

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C'est sous un doux soleil que Néphélie se promenait, un soleil dont les rayons caressaient sa peau, peau qui n'avait pas encore été rongée par le feu, peau qui ressentait encore le passage des doigts de son amoureux alors qu'elle fermait les yeux. Et ses yeux, elle les fermait souvent, justement pour ressentir de nouveau ce contact agréable, sachant pertinemment que d'ici quelques heures, peut-être même quelques minutes, elle retrouverait l'homme de sa vie. Ils travaillaient tous les deux, mais le temps qu'ils passaient ensemble était toujours de qualité...

Un coup de vent glacé ramena brusquement la rêveuse à la réalité. Ses grands yeux fermés se rouvrirent rapidement, la surprenant et la frigorifiant par la même occasion. Qu'est-ce qu'elle détestait les bourrasques de vent, surtout celles qui la surprenaient comme ça, sans raison. En même temps, ce n'était pas comme si les bourrasques de vent avaient des raisons pour surprendre les pauvres italiennes perdues quelque part au beau milieu des États-Unies... Surtout qu'elle n'avait pas pris le temps d'apporter avec elle son manteau quand elle était partie de chez elle, enfin chez elle, la chambre qu'elle louait, pour aller travailler. En même temps, elle ne pouvait pas prévoir qu'il venterait autant quand elle terminerait son quart de travail! Quand elle était partie, la température était au beau fixe et elle n'avait eu besoin que d'un pull en laine noire, qu'elle avait enfilée par-dessus le t-shirt bourgogne qu'elle portait comme uniforme. Bon, ce n'était pas l'uniforme officiel de l'épicerie, mais ses collègues lui avaient dit que depuis quelques temps, les nouveaux employés -qui étaient tout de même assez rare- n'en avaient pas reçu. Cela ne désolait pas trop Néphélie, car même si son aspect physique n'était pas sa préoccupation principale, elle avait tout de même un minimum d'orgueil et de fierté. Elle regrettait beaucoup son pauvre manteau qui trônait royalement sur une chaise de la chambre.

La distance séparant l'hôtel et l'épicerie n'était pas très grande, mais elle avait vraiment froid. Il faut dire que les températures séparant son climat habituel et celui de l'endroit où elle se trouvait étaient très différentes et elle n'était pas habituée à autant de froid. Elle ne se serait certainement pas rendue jusqu'à chez elle dans cet état. Sans oublier la fatigue qui la prenait, alors qu'elle venait de faire une journée de huit heures, de quinze à vingt-trois heures. Sans oublier qu'elle avait fait le même quart de travail la veille et que l'avant-veille, elle avait travaillé le matin. Elle était vraiment due pour une journée de congé, mais le lendemain elle commençait très tôt, chose qui ne l'enchantait pas.

Une bâtisse se présenta devant elle et la jeune femme se décida à entrer dans le bâtiment. Elle ignorait ce qui se trouvait derrière ces portes, mais c'était certainement plus chaud que l'extérieur. Quand elle mit les pieds dans le lieu, elle compris qu'elle était entrée dans le bar de la ville. L'ambiance n'était pas celle qu'elle préférait et en l'espace de dix secondes, elle se demanda au moins vingt fois si elle ne tournerait pas les talons, mais l'idée d'affronter à nouveau le froid glacial de Black Valley était encore moins intéressante que de rester. Finalement, elle commença à s'avancer, ignorant les regards qui se portaient sur elle et se dirigea vers le bar. Elle ne savait pas ce qu'elle prendrait, mais elle savait que cela ne devrait pas être alcoolisée. En tout cas, pas trop. La jeune italienne ne tenait pas très bien l'alcool et ne tenait pas tellement à réitérer les quelques expériences qu'elle avait faites lors de son adolescence...

Elle ne remarqua pas le regard qui se porta vers elle, alors qu'elle s'accoudait au bar, la tête dans ses pensées. Par contre, elle reprit contact avec la réalité quand elle remarqua le mouvement à ses côtés. L'homme qui se trouvait là venait de retirer son blouson de sur le tabouret qui était à ses côtés. Et il venait aussi de se présenter. Polie, Néphélie se tourna vers lui et répondit à son sourire par un sourire, un peu timide. Ce n'était pas tellement son genre de faire cela, donc...

Son ton était cordial, aucunement agressif ni condescendant. Elle se montrait très polie envers les gens qui lui adressaient la parole, se montrant douce et gentille. Comme à son habitude. Le tenancier de la soirée s'approcha d'elle et lui sourit aussi, en lui demandant ce qu'elle souhaitait boire. Elle réfléchit quelques secondes, avant de demander:

-Juste quelque chose pour me réchauffer, de pas trop fort s'il vous plait.

Elle se retourna vers Chris, qui venait de lui faire clin d'oeil et s'assit à ses côtés, le trouvant tout de même sympathique. Elle ne comptait pas rester longtemps, mais elle aurait peut-être la possibilité d'élargir un peu son réseau social, qui était assez pauvre, il va sans dire...

-Merci beaucoup de m'avoir laissée la place.

Le léger sourire de Lili flottait toujours sur ses lèvres, alors qu'elle attendait une quelconque réaction du jeune homme ou bien du serveur.

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-De rien, lui dit-il.

Il répondit à son sourire par un autre sourire, encore plus charmeur, puis il se remit face au bar. Il dégusta quelques gorgées de sa boisson, comme si elle n'était pas là. Il était un peu déprimé en ce moment. Avec sa petite amie, Lubby, ça n'allait pas fort, d'autant plus qu'elle était beaucoup plus jeune que lui, et qu'il savait pertinemment que ce qu'il faisait n'était pas juste. Il but encore quelques gorgées. Et puis, il y avaient tous ces meurtres, inexplicables, qui se produisaient sans cesse depuis quelques semaines. Chris était à Black Valley depuis assez longtemps pour savoir que cette ville était bizarre, mais des meurtres comme ceux-ci, ces carnages, il n'en avait jamais vu auparavant, même par ici. La mort ? Elle ne l'effrayait pas. Qu'est-ce que c'était, après tout, que la mort ? Juste un corps, qui s'arrêtait de fonctionner.Pas moins, pas plus.

Et puis, son regard se tourna vers la jeune femme. Il ne savait toujours pas son nom. Peut-être qu'elle n'avait pas envie d'être dérangée... Ou peut-être pas. Peut-être qu'elle voulait qu'il lui parle, qu'il insiste. Chris n'était pas du genre à embêter les gens. Mais ce soir-là, il se sentait particulièrement seul. De plus, il n'avait plus assez d'argent pour s'acheter des cigarettes, sa drogue, et ça le dérangeait fortement. Du coup, il était obligé soit de demander aux autres, ce qu'il détestait faire, soit de profiter de son charme pour amadouer les jolies trafiquantes de cigarettes de Black Valley, ce qui était impossible vu qu'il n'y en avait pas.Il se tourna donc vers elle.

- J'me souviens pas avoir entendu comment tu t'appelais... lui dit-il, avec malice.

Il ne cherchait pas une nouvelle conquête. Juste une nouvelle amie, quelqu'un à qui il pourrait parler, qui l'écouterait, et en retour, quelqu'un qu'il pourrait écouter et conseiller. Un petit sourire malicieux se dessina au coin de sa bouche. Son regard s'éveilla en même temps. Les beaux yeux bleus de Chris, en effet, trônaient et brillaient comme des pierres précieuses sur son charmant visage. Il était fier de qui il était devenu, physiquement parlant. En revanche, du côté de la morale, il avait véritablement flanché. Le vol, la bagarre, l'avarice, le sexe. Il avait goûté à quasiment tous les pêchés du monde. Et le pire dans tout ça, c'était qu'il ne regrettait pas. Il ne regrettait aucune de ses aventures d'une nuit, aucun de ses vols, aucun de ses forfaits, car tout celà, c'était lui, et, honnêtement, Chris s'aimait.

Mais son attention se reporta sur la jeune femme. En y repensant, il avait cru déceler dans sa voix un accent quelque peu italien. Il avait connu une italienne autrefois. Elle s'appelait Carlotta. Elle l'avait rejetté comme une vieille chaussette avant de coucher avec lui. Chris n'avait pas compris mais en avait déduit qu'il s'agissait là de l'œuvre de son charme fou. L'explication était bien plus véritable : elle avait trop bu, ce soir là, et était partie le lendemain matin avant qu'il ne se fût réveillé. Tout ceci amena Chris à la question suivante : que venait faire une jeune italienne à Balck Valley ? Et il s'empressa de la poser.

- Et on peut savoir ce qui t'amène par ici, à Black Valley, jolie demoiselle ? lui avait-il demandé.Nous avons tous nos raisons... Je le sais mieux que quicquonque.

Il reprit une gorgée de sa boisson. Ne la quittant pas des yeux, puis il lui adressa un sourire, friand d'entendre sa réponse. Jusqu'ici, tout ceux à qui il avait demandé la raison de leur venue dans la ville lui avaient menti, il espérait qu'il n'en serait pas de même avec la jolie brune...

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Il n'était pas nécessairement facile pour Néphélie de tenir une conversation normale avec quelqu'un. Il y avait un bon moment qu'elle n'avait pas eu de véritable conversation, et l'interrogatoire de la police qui avaient retrouvé le corps de Matteo et qui l'avait retrouvé aussi n'était quelque chose que l'on pouvait qualifier de conversation. En fait, ils l'avaient quasiment accusé de la mort de son fiancé, même après avoir constaté l'état physique de la jeune femme. Meurtre et tentative de suicide qu'ils avaient dit. Heureusement que les psychiatres en étaient venus à la conclusion qu'il lui serait tout simplement impossible pour elle de faire cela, ce qui était tout à fait vrai, surtout à ce moment. Maintenant, elle sentait, au fond d’elle même, qu’elle serait capable de tuer les gens qui l’ont fait souffrir et qui mis à mort l’homme de sa vie. Serait-elle capable de tuer quelqu’un d’autre ? Probablement pas, même en cas de légitime défense. Peut-être que dans ce cas de figure, elle en serait capable, mais serait-elle capable de vivre avec cela par après ? Ça par contre, c’était sûr et certains. Elle ne pourrait pas vivre en ayant sur la conscience la mort d’une personne par sa faute. Elle serait incapable de rajouter cette pression sur ses épaules, alors qu’elle vivait déjà avec la culpabilité de la mort de Matteo. Ce serait trop lui demander… Elle préférait aussi éviter de penser à la vague de meurtres qui parcourait la ville. Y penser la ramenait à la peur qui lui vrillait le ventre immanquablement. L’idée de se retrouver de nouveaux dans les flammes l’angoissait énormément et un frisson de peur la fit frissonner alors qu’elle tournait son regard vers le bar.

La voix de l’homme qui venait de lui adresser la parole s’éleva de nouveau pour répondre à son merci par la formule de politesse approprié, ce qui fit légèrement sourire l’Italienne et ramena son attention sur Chris. La suite par contre l’interloqua. Elle était pourtant persuadée de s’être présenté. Après tout, ce n’était pas son genre de ne pas le faire. Elle devait être franchement déstabilisé ou dans sa tête pour l’avoir oublié! Pour faire bonne figure elle pris un air surpris et répondit:

-Je suis désolée! J’étais persuadée que je m’étais présentée… Néphélie. Désolée…

Ses joues avaient légèrement rosi suite à cela. Ce n’était tellement pas son genre d’oublier ce genre de chose que cela en était gênant. Oh, elle survivrait facilement à cette gêne passagère et déjà, elle passait à autre chose, car lui aussi semblait passer à autres choses. Il voulait savoir ce qui l’amenait ici… Elle-même, elle aimerait le savoir! Un léger rire s’échappa de sa gorge, un rire mi-triste, mi-surpris, un peu nerveux.

-J’aimerais bien le savoir moi-même. Je cherche quelqu’un et l’on m’a parlé des Etats-Unis. J’ai pris le premier avion pour le pays et pour une raison que j’ignore, je me suis retrouvée ici. Et au vu des récents évènements, je regrette un peu d’être ici et d’avoir écouté mon instinct. Je pensais en avoir assez vu…

La dernière phrase avait été murmurée. Elle revoyait le corps de son amant brûlé et ne pouvait que trop imaginer l’état des pauvres personnes qui s’étaient retrouvés eux aussi dans cette situation. Instinctivement, elle posa sa main sur son ventre, sentant un léger renflement, imperceptible pour quiconque ignorant la situation de Néphélie, causé par les cicatrices qui parcouraient ses jambes et son corps.

-Si tu le sais mieux que quiconque, alors pourquoi es-tu ici?

Elle tentait, avec un succès relatif il va sans dire, d’engager un semblant de conversation. Elle en avait besoin. En fait, elle se disait que ce n’était pas par hasard que le vent s’était mis à souffler aussi fort, la forçant à trouver refuge quelque part. En fait, Néphélie ne croyait pas du tout au hasard et ses expériences passées lui avaient prouvées qu’elle faisait bien de ne pas le croire. Elle avait rencontré quelqu’un qui semblait bien décidé à lui parler pour encore un moment et c’était bien. Elle n’aurait peut-être pas à rentrer à sa chambre tout de suite, même s’il serait plus intelligent de rentrer rapidement, puisqu’elle travaillait le lendemain matin.

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Lorsque Néphélie lui demanda pourquoi il était ici, Chris se demanda ce qu'il allait bien pouvoir inventer cette fois-ci. Il avait testé toute sorte d'excuse. Le GPS qui déconnait ? C'était fait. La voiture qui était tombée en panne ? Ca aussi, un classique de Chris. Et pourtant, personne, pas même son meilleur ami, ne connaissait la vraie raison de sa visite à Black Valley. Non pas qu'il en avait honte, non pas qu'il devait la cacher, mais c'était simplement un objectif personnel, purement égoïste qu'il s'était fixé il y a bien longtemps... Si seulement il avait su.

Il se tourna vers Néphélie. Ses grands yeux le regardaient, attendant sa réponse. Il lui sourit, puis se retourna vers son verre. Elle était étrange, cette Néphélie. D'un côté, c'était une étrangère. Il ne la connaissait que depuis quelques minutes. Et pourtant, au plus profond de lui même il avait ce sentiment qu'il pouvait lui faire confiance. Il avait l'impression qu'elle ne le trahirait pas. Mais devait-il confier cet étrange secret à la première des inconnus alors que même le plus fidèle de ses amis ne le connaissait pas encore ? Il se retourna vers elle. Il décidé de ne pas trop la faire attendre, celA aurait été inutile.

- C'est une longue histoire, commença-t-il.

Mais finalement, son côté sadique et joueur reprit le dessus. Il avait toujours adoré faire attendre les personnes, surtout quand il devait leur dire quelque chose d'important.Pendant ce temps, il les regardaient s'impatienter ou lever les yeux au ciel. Il aimait explorer les réactions des êtres humains, différentes devant les mêmes situations pourtant. C'était ça qu'il aimait dans l'humanité. Cette différence, cette hétérogénéité alors qu'au fond, ils étaient tous les mêmes et ils le savaient bien. Mais lorsqu'une personne avait une réaction hors du commun, alors Chris savait que cette personne valait le coup. Il soupira.

- C'est une fille qui m'a amené jusqu'ici...

Il avait dit ça en souriant. Ce sourire n'était pas voulu, il s'était affiché sur son visage bien malgrè lui. Il se tourna vers la jeune femme. Bien sur, maintenant qu'il avait commencé, il ne pouvait pas s'arrêter là. Mais c'était son plus gros secret, même si il valait ce qu'il valait, qu'il était en train de lui livrer. Et c'était plus difficile qu'on ne le croyait.

- Je l'ai rencontrée il y a un an, je crois, à Seattle, en boîte de nuit... A cette époque, j'étais très féru des boîtes de nuit, dit-il en riant. Aujourd'hui, ça m'interesse moins... Enfin bref, j'étais seul, au bar, et je regardai les autres. Ma copine venait de rompre avec moi, j'avais besoin de me changer les idées je suppose, je ne sais plus... Et là, je l'ai vu. Elle. Elle était magnifique. Assez grande. De longs cheveux noirs, un peu comme toi, mais ondulés. Des yeux d'un bleu ! Tu n'as jamais vu d'yeux plus bleus ! Et puis, ses lèvres.... Elle était belle. Alors je l'ai prise en photo. Pour m'en rappeler. Et puis, aussitôt après avoir fini ma photo, elle avait disparu...

Il regarda Néphélie. Elle devait penser qu'il était fou. Et pourtant, elle ne connaissait que la moitié de l'histoire.

- Je l'ai cherché partout, ce soir là. Dans toute la boite de nuit. A l'étage, au sous-sol, partout. Je suis sorti, j'ai regardé dans toute la rue. Elle était partie. Tout ce qu'il me restait, c'était cette photo... Alors j'ai essayai de la retrouver, et tadam !

Il se mit à rire. De lui même. Ce qu'il avait fait était complètement débile. Maintenant, il se retrouvait coincé là, à Black Valley. Elément anecdotique, sa voiture était vraiment tombée en panne, et, comme on ne trouvait pas d'essence par ici, à moins de repartir à pied, il était coincé... Mais cette ville n'avait pas que des côtés négatifs. Biensur, il y avait les vampires qui rodaient, à l'affut du sang humain, et les sorciers, guettant leurs proies. Mais il y avait aussi des personne extra-ordinaires qu'il avait rencontrées. Et il espérait que Néphélie en ferait partie. Mais pour ça, il devait en apprendre plus sur elle.

- Alors comme ça, tu recherches quelqu'un ?

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Attendant une réponse de la part de son interlocuteur, qui semblait prit dans ses pensées, probablement à ce demander s'il lui racontait ou pas la vérité ou alors il était occupé à des pensées d'une importance capitale, comme la couleur des chaussettes qu'il porterait le lendemain ou ce genre de chose, Néphélie prit le temps de détailler de la tête au pieds Chris. C'était un beau jeune homme, elle ne pouvait pas dire le contraire, mais en même temps, elle vivait dans un monde où si ce qui l'entourait pouvait être très laid, les gens, et les êtres vivant en général, étaient tous beau. Elle avait tellement vu de gravures et de dessins de démons et d'esprits tous plus atroces les uns que les autres, tellement vus de choses dégoûtantes pendant ses années de formations que maintenant, quand elle voyait quelqu'un, elle ne pouvait qu'apprécier sa beauté! Jamais elle n'avait trouvé quelqu'un de foncièrement laid et toujours, elle avait trouvé du charme à quelqu'un. Et étrangement, depuis son arrivé dans la ville, elle n'avait même pas eu à trouver du charme à quiconque, chacun étant réellement beau, même quand ils n'entraient pas dans ses critères de beauté à elle. Les yeux bleus de l'homme montrait sa réflexion alors qu'elle continuait de le détailler, passant en revue ses cheveux bruns, son visage, ses vêtements. Quand il ouvrit de nouveau la bouche, elle ne put s'empêcher de sursauter, ce qui la fit sourire, mais surtout la gêna. Le rose lui monta aux joues et elle sentit la chaleur qui accompagnait cette couleur. Elle s'en voulait presque d'être entrée dans une espèce de réflexion, de moment d'égarement, car cela signifiait qu'elle avait peut-être perdue un moment important des dires de Chris. Et ça, ce n'était pas du tout son genre. Si elle n'était pas bavarde, elle avait une bonne écoute et appréciait beaucoup quand les gens se confiaient à elle, cela lui donnait l'impression d'être importante, de servir à quelque chose...

Elle porta toute son attention sur le jeune homme et le fixa, alors qu'il terminait sa phrase. Il y eu quelques secondes d'attentes qui parurent interminable pour Néphélie, qui haussa d'abord un sourcil, un peu curieuse, mais sceptique de la nécessité de cet arrêt et qui finalement poussa un soupir d'impatience. Ce que Chris venait de faire était un truc qui énervait énormément la jeune femme. Elle détestait cela quand les gens arrêtaient en plein milieu de leur histoire pour faire une pause. Elle détestait le suspens, cela la rendait impatiente. Finalement, il continua son histoire et le visage de l’italienne se radoucit.

Plus l’homme avançait dans son histoire, plus elle était dubitative face à cela. Pas qu’elle ne le croyait pas, il aurait fallu être débile pour inventer une telle histoire, mais parce qu’elle trouvait cela étrange. Quoique elle aussi cherchait quelqu’un, elle, elle cherchait à se venger. Quoiqu’en même temps, c’était peut-être la prémisse d’une belle histoire d’amour en Chris et la femme qu’il recherchait et malgré le fait qu’elle ne les connaissaient pas, encore moins elle que lui d’ailleurs, elle leur souhaitait de tout cœur. L’histoire ne disait pas s’il l’avait retrouvée par contre… Et avant même de le dire, il avait enchaîné sur une question la conçernant elle.

-Oui… sauf que, manque de bol, je ne sais absolument pas c’est qui et je ne me rappelle plus à quoi il ressemble. Ça ne fait pas si longtemps que ça que je l’ai vu, mais lorsque cela est arrivé, j’étais concentré sur autre chose. Sauf que je sais que la journée où je le croiserai, je vais le reconnaître et c’est l’important.

Néphélie ne voulait pas entrer dans les détails. Son drame, elle voulait le garder pour elle. Elle n’était pas encore prête à en parler et ce, peu importe qui se trouvait en face d’elle. Ce n’était pas une question de confiance, même si elle était méfiante envers les gens, les révélations qu’elle faisait en ce moment étaient encore du domaine du vague, mais plutôt question d’intimité. C’était sa vie, ses problèmes, ses peurs. Et elle ne souhaitait pas s’étendre là-dessus. De toute façon, le raconter serait le revivre et elle souffrait juste cette idée…

Heureusement pour elle, le serveur revint au moment même où elle recommençait à visualiser la scène fatidique, lui apportant une tasse contenant un café.

-Un café pour la demoiselle. Cinq dollars

Néphélie ne tiqua pas face au prix qui était tout de même excessif et sortit six dollars de ses poches et les tendit à l’homme, insistant pour laisser un pourboire.

-Merci

En disant cela, il s’éloigna et elle entoura sa tasse de ses mains, pour en prendre une gorgée. Elle se tourna vers Chris et lui demanda:

-Est-ce que tu l’as retrouvé ou tu es encore à sa recherche?